Nostalgie Anticipée.

Lundi 29 mars 2010 à 20:44

http://bidula.cowblog.fr/images/DSC06519.jpg
Andalousie .


Il me reste encore tant de choses à accomplir. Tant à effacer. Tant à recommencer.
Laissez moi encore une éternité de cette vie-la, je vous en supplie.
J'ai une myriade d'existences à inventer, un infini de mondes à batir.
Et si peu de temps, si peu de mains, si peu d'esprit ...


Ces humeurs d'oubli. Ce soir, je voudrais simplement etre débarrassée.
J'irais bien boire un verre avec vous, madame, observer d'un peu plus haut les méandres de l'existence et que vous me rappeliez, madame, que j'ai encore toute une vie devant moi pour évacuer les échecs de l'aujourd'hui.
Si vous aviez été prof en fac et moi étudiante, peut etre bien...
"Bonjour madame, ca vous dit d'aller boire un café ? J'ai deux ou trois pensées à fuir." Haha.

Le surréalisme, c'est quand la rigueur personnifiée se colle un dauphin sur la joue et se met à écrire à l'envers au tableau.
J'aime les premiers avrils quand ils sont créatifs.

J'ai découvert un truc assez incroyable ; c'est juste la.


Dimanche 28 mars 2010 à 21:18

http://bidula.cowblog.fr/images/portraitsergegainsbourg072.jpg


En pleurer, non, certainement pas, ca fait partie des choses que, d'office, sans meme m'etre concertée avec l'insecte qui se balade dans mon crane, je m'étais interdite. Tu ne pleureras pas. Tu ne feras pas la gueule. Tu ne seras pas jalouse. Mais tout de meme, cette montagne de petits riens envolés, étalée devant moi comme ca, d'un seul coup, c'en était presque indécent, et si je ne te connaissait pas aussi bien je t'avoue que je t'en aurais voulu. Presque comme si le temps me les avaient volées, ces mimiques, ces facons d'etre, et la rougeur de tes yeux qui m'appartenaient. Pardonne moi, c'est juste que je t'aimais tellement tu sais. Non, tu ne sais pas. Ou si tu sais, tu as oublié, il faut que tu aies oublié. C'est comme ca, il faut croire, on s'aime, on se hait, et puis on s'aime encore mais autrement, et puis on oublie qu'on s'est aimés. Il y a des nuits ou la lune semble vomir des regrets, et elles sont lourdes ces nuits, elles pèsent aux commissures de mon esprit, comme une hantise coupable qui, je suppose, ne me quittera jamais complètement et c'est sans doute mieux comme ca. C'est con l'amour. Je finirai peut etre médecin, peut etre pas, peut etre comédienne, peut etre pas, et toi sans doute chercheur, avec une barbe blonde et tes éternels cheveux longs, et on se croisera au coin d'une rue parisienne, et on ira boire un café, broyer notre passé, et repartir dans le flot de nos vies, pour continuer à s'oublier. Maintenant l'amour est mort, les regrets aussi, ne reste qu'une écume amère, quelques poussieres qui irritent les yeux au coin des nuits. Croire en l'amour ? Il y a des jours ou il en faut, de la volonté. Il y a des soirs ou l'on aimerait mourir, juste pour voir comment c'est, et d'autres ou l'on aime tant la vie que l'on s'en veut de n'etre pas plus, plus fort, de ne pas savoir retenir ce grain de sable qui manque à l'immense et dérisoire chateau de l'existence. Je ne devrais pas déposer ici ces mots, je sais que je ne devrais pas. Mais tout de même. C'est ca, ou laisser crever la bulle.
Mais il n'y a rien à en dire, alors autant faire comme si tout allait bien, rire de tout comme si la vie était un jeu, un jeu de cartes dont je serais le Pouilleux. Celle dont personne ne veut.
[Edit. J'ai envie de pêches.]

Dans le mort d'Amsterdam, y a des marins qui dansent .

Mardi 23 mars 2010 à 19:01

Alanguie, laisser perler à la commissure de mes peurs la sueur froide des angoisses vaines. Et se complaire dans cette semie-mort, cette longue et lente agonie de l'âme qui s'observe elle-meme, amusée, couler dans les méandres acides de ses déambulations stériles. Et si ? Et si, eh bien je crois que je n'y survivrais pas. Je t'aime trop, trop grand, trop fort, trop absolu. Cet absolu qui shuinte de nos phrases essoufflées. Tu me manques, manques, manques.



Le tonnerre.
Un craquement assourdissant, lourd d'une majesté sauvage, comme si l'univers tout entier se déchirait soudain en une bulle de néant, qui exploserait brusquement dans son écrasante fragilité.
Et la pluie. Le bruit léger, presque timide des premieres gouttes, lourdes, pesantes, qui semblent soulager les nuages en s'écrasant sur le sol. Un souffle léger, comme la promesse d'une fin proche. Un bruissement feutré, doux et violent à la fois, le tendre murmure de la Nature, le soupir de soulagement des nuages cloués au ciel par leur langueur chargée d'électricité.
Et encore une fois, l'air explose. Quelle magnificence dans ce craquement, alors que le ciel semble encore ébloui par la grâce fugitive, instantanée et silencieuse de l'éclair qui ouvre l'éther. Splendide plaie de l'atmosphere qui résonne sourdement et semble infiltrer chaque recoin d'un ciel trop pesant. Et c'est l'Univers qui se déchire, le monde entier qui tonne et qui luit, et c'est tout le ciel qui se déverse sur la Terre en un torrent diluvien, et c'est la Terre elle-même qui explose de l'intérieur, vibre toute entiere de ce majestueux chaos, en un magnifique et ultime grondement.
Ah, comme j'aime l'orage. c'est la Nature qui s'apaise dans son déchainement.

[Réminiscence d'une nuit d'orage ; mai 2009]



Jeudi 18 mars 2010 à 18:29

Ca sent le café.
Je vous parlerai bien de la douceur de
The Antlers. Mais elle le fait bien mieux que moi. Et puis j'ai les yeux qui piquent de fatigue, une question existentielle sur laquelle disserter, des pages à lire et d'autres à écrire, des pensées à pondre et d'autres à fuir. L'homme est il un animal religieux ? Je vais changer de sujet. Vite, vite, changer de sujet. Alors je vous recommanderais juste tres, tres chaudement de vous vous allonger sur votre lit, d'allumer une bougie, et de vous passer l'intégralité de leur album Hospice (Ne vous sentez pas obligés surtout, mais si vous ne le faites pas, je viendrai vous découper les paupieres au coupe-ongles et vous les faire manger confites dans de l'acide. Tres amicalement évidemment.). En intégralité, oui. En tant qu'album-concept, au son et a la voix remarquablement travaillés, jusqu'au moindre arrangement, il le mérite largement. Le seul débris d'ennui qui pourrait, éventuellement, venir vous distraire de cette béatitude auditive, arrive juste avant un magistral Epilogue qui achevera de vous projeter dans l'ailleurs.
Et si vous n'avez rien à faire de votre ouikenne, allez voir Les chèvres du Pentagone et dites moi si il est a la hauteur de sa bande-annonce.

Quand l'agréable s'efface devant les innombrables (insurmontables ?) corvées préliminaires. Je suppose que c'est ca, commencer à devenir adulte.
"Soit une fille et ta gueule..."
Il faut que j'abandonne mes plans foireux.
"La mélancolie, c'est le bonheur d'etre triste." Je vais t'écrire une lettre.

C'est un peu le bordel ici non ?


Suicide - moi .





Mardi 16 mars 2010 à 21:48

http://bidula.cowblog.fr/images/sonnybig.jpg
Oh don't you mind people grinnin' in your face ...


J'me verrais bien arrêter de penser, juste pour voir ce que ca fait.
Douceur du soleil revenu, et avec lui les découvertes. Musicales celles-ci. Une chronique ? Vamos.
Non pas que je prétende avoir le moindre embryon de culture musicale, non, mais mes oreilles sont des éponges et Myspace un paradis pour elles.

Les découvertes qui ne datent pas d'hier, d'abord.
Il y a, évidemment, -plus dans les redécouvertes que dans les véritables nouveautés de l'iPod (victime de la technologie que je suis)- Shaka Ponk, que j'ai eu le bon goût d'écouter pour la premiere fois quelques jours apres leur passage dans le département d'à coté (aaaaaargh), et de redécouvrir vraiment il y a quelques jours. Shaka Ponk donc, nominés aux Victoires de la Musique (mais non sélectionnés, tout génies incompris qu'ils sont encore), le genre de groupe qui prouve que non, depuis 2000, l'innovation musicale francaise n'est pas morte, loin de la. Shaka Ponk, c'est -littéralement- de la coke en ondes sinusoïdales périodiques. Rock résolument alternatif, au sens propre du terme, oscillant avec légereté vers une techno délicieusement démentielle et novatrice, irriguant de cet hyperdynamisme une provocation nouvelle, piquante, dérangeante. Voyez plutot ici
le clip de Hombre Que Soy, âmes chastes s'abstenir (et si vos parents sont dans le coin, fermez la porte.) Electrique, délirant, mécaniquement original, violent et subtil, profondément aliénant, du genre "bonne grosse claque musicale" qui trotte dans la tete. A ceux qui ne connaissent pas, commencez par leur dernier album Bad Porn Movie Trax (en intégralité sur deezer, pour une fois). A ceux qui connaissent, écoutez donc l'album d'un seul coup, juste pour voir. Ca détend plus que la clope, speede plus que la coke, une boule d'énergie communicative et, ces temps ci, salvatrice.
Il y a dans un genre radicalement différent, un délicieux breton (si j'ai bien tout suivi) qui, par masochisme sans doute, se fait appeler Mr Roux. Des chansons qui mordent, qui ouvrent une porte quelque part à l'intérieur et laissent l'esprit s'échapper et aller voir ailleurs, s'élever au-dessus des jours pour mieux les observer, avec une sorte de douceur, de tendresse nostalgique et largement dénonciatrice. Affectueusement assassin. Beaucoup plus qu'une voix, beaucoup plus que du génie musical (l'un et l'autre n'ont d'ailleurs rien d'exceptionnel), ce sont les textes qui font la musique de Mr Roux. Dérangeants parfois (Ma Mère la Pute, l'Homme Ordinaire), quasi-systématiquement mordants, tendrement moqueurs. Il n'y a peut etre pas de quoi se rouler par terre, crier de joie et se jeter sur gougeul à la recherche des prochaines dates de concert, mais ca mérite d'être mentionné - pour autant qu'il y ait le moindre mérite à etre mentionné ici.
Il y a les Funky Spunky, cinq (pour autant que je m'en souvienne) francais (encore) bourrés de créativité et de vitalité, découverts il y a quelques mois à une session du Fallenfest. Quelque chose d'un peu aérien, juste ce qu'il faut de psychédélisme, une voix tres douce et énergique à la fois font le "truc en plus" des Funky Spunky, auquel on ajoute - pour le bonheur le plus absolu de mes oreilles - un jeu de clavier qui, en leur ouvrant les portes de l'originalité, les détache nettement des innombrables "groupes de potes qui se réunissent le mercredi apres midi pour jouer leurs compos en rêvant de festivals" (ceci n'est pas une critique, au contraire, y en a qui font des trucs tres bien hein. Membres de groupes du mercredi apres midi, ne me lynchez pas.) Le clavier donc, la voix, l'énergie (encore plus flagrante sur scène) et la créativité, relativement osée pour des jeunes de 18 à 20 ans, méritent le détour auditif. C'est par ici.

Je vous parlerai bien d'autres découvertes musicales - dont une en particulier, relativement récente, datant d'il y a environ deux heures en fait - mais ma (triste) condition m'appelle, sous la forme (infâme) du dipôle RLC (maudit soit-il). Je vous parlerai donc une autre fois des Local Natives, de Siouxies and the Banshees, de Son House, de Grace Slick (bien que ces deux derniers fassent plutot partie des classiques, faut que j'en parle) et des Dead Weather (que je suis allée voir en concert, mouhaha.)
Biscotte à votre descendance.



<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | Page suivante >>

Créer un podcast