Nostalgie Anticipée.

Jeudi 13 novembre 2008 à 20:56

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Une bonne action, ca fait pas d'mal.
http://www.monbeausapin.org/
Aller, zou, tout l'monde la bas, en plus c'est rigolo.

Quelque chose me dit que le jour ou je vais passer de mon petit lycée et ses trois cents éleves (dont 130 poufs et 130 ouechs, mais j'ai rien contre hein, c'est juste qu'ils se ressemblent tous) à une fac parisienne de milliers d'éleves, ca va chier des bulles carrées. Enfin, j'ai l'temps.
Médecine alors ? P'têt ben, p'têt pas.
Les cartons, c'est carrément pète-dos (c'est dans ces moments que j'aimerais avoir des cheveux super courts, pour qu'ils arretent de me chatouiller la narine droite quand j'ai une pile de bouquins dans les mains, ces bougres), mais au fond, j'aime bien ca. Brasser de la poussiere, même si ca n'est jamais rien que de la possession, ca rapelle toujours quelque souvenirs, c'est comme ca qu'on rattrape, au passage, une apres midi ensoleillée de cinquième au coin d'une étagère, un dimanche matin filandreux oublié sous le lit, une ambiance douce et feutrée, l'odeur sucrée et amère des souvenirs oubliés sous le lit avec un corrigé de maths de troisième et un bout de plastique rose qui saute tout seul. C'est comme ca qu'on retrouve les mitaines violettes effilochées et une apres midi d'hiver à trois, une chaussette perdue et un début de soirée dans ma chambre, des trucs, des bidules, des machins qui n'ont jamais servi à rien mais qui, par leur seule existence, réveillent des éclats de souvenirs lointains. Ou pas. Et en même temps, ca n'était pas si loin que ca, ce dernier bouclage puis débouclage de cartons. (Et pourtant j'ai l'impression d'en avoir plus que l'an dernier, cherchez l'erreur.)
Mais derriere toussa, il y a comme une vague odeur mélancolique tout de meme.
Une espece de nostalgie anticipée.
Evanescente.
 
 (Souvenirs : Bretagne, il y a dix ans environ.)

Mardi 11 novembre 2008 à 12:17



J'ai farfouillé dans mes vieux textes. Ces mots jetés dans la réalité, il n'y a pas si longtemps que ca. Je n'aurais pas du les modifier. J'aurais du garder, brute, touchante, pitoyable, la tendre maladresse de mes premieres phrases.
"Parfois il suffit de pas grand-chose, juste son nom dans la bouche d'un autre, pour se sentir vivre tout à coup; comme si on se réveillait d'une longue léthargie futile, frénétique et inutile pendant laquelle on agit beaucoup en pensant peu, dans l'espoir d'en avoir fini au plus vite avant de devoir aller courir faire autre chose ailleurs. [...] Il n'y a que nos rêves pour nous faire avancer plus loin, des espoirs éphemeres qui finissent toujours par rejoindre les utopies oubliées et les illusions détruites quelque part au fond de notre inconscient. Alors certains s'inventent des passions, des buts, des quêtes pour donner un sens, quand même, à leur petite vie avant qu'ils ne soient entrainés par la mort. [...] Avoir, c'est tout ce qu'il nous reste de nos rêves enfouis et égarés, la joie stupide et infantile de posséder une nouvelle chose, dont on se lassera pour avoir de nouveau envie de posséder plus, mieux et plus vite."

Quatorze ans, nihiliste et pessimiste jusqu'au bout de mes ongles rongés. Deux ans plus tard, je sais bien que si je n'avais pas non plus radicalement tort, j'était tout de même loin de la réalité. Parce qu'il existe un état de chose qu'on appelle l'humanité, dans toute la force de sa magnifique faiblesse. Et parce que cette capacité à ressentir, si elle est parfois annihilée par le cynisme, la cupidité de certains, fais de la vie ce qu'elle est ou plutot ce qu'elle n'est pas : un long fleuve tranquille qui s'écoule lentement sur la pente de nos instincts de domination et de possession.


 

Mardi 4 novembre 2008 à 12:27

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(Pff, compression de merde.)


C'est dans ces moments-là, qu'on se sent heureux d'être ce que l'on est.
Ce sont ces moments-la qui sont mon carburant pour avancer au fond de mes tunnels.
Ces bouts d'éternité, hors du temps et a la fois tellement humains.
Merci.

Et puis alors, quoi ?
J'ai le coeur lourd, lourd des questions que je ferais mieux de me pas me poser. Ces doutes qui dérangent un peu trop. Seulement j'ai décidé que je remonterai, alors je remonte, je m'accroche, m'acharne, m'agrippe, glisse et me relève, tire sur les bras, tire encore, encore, jusqu'à l'épuisement, par mes propres moyens puisque c'est comme ca. Parce que j'ai décidé, dans la douce chaleur obscure de sa chambre, devant Paris qui tressaillait de vie sous la douce nuit d'hiver, devant le rouge éclatant des arbres, que quitte à vivre, autant faire en sorte de ne rien avoir à regretter.
J'ai le blues, oui, cette légere écume amère, une odeur de tristesse qui flotte dans l'air. Pas vraiment désagréable, non, comme un goût acide et doux à la fois qui resterait au fond de la gorge.
[ Entre les pages de L'étranger j'ai retrouvé un ticket de métro vert. ]
 

Lundi 3 novembre 2008 à 12:25

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J'ai envie de me laisser bercer, pendant une éternité, de pouvoir me payer le luxe suprême de ne penser à rien et de m'endormir a peine les paupieres closes. De sombrer lentement, une chute délicieuse dans mon océan cotonneux intérieur. Ne penser à rien. Plus d'avenir, plus d'amitiés bancales, plus de certitudes qui s'effondrent, plus de dos tordu, plus cette douleur âcre que je repousse encore et encore jusqu'aux tréfonds de moi même. Ah, si j'étais magicienne. Si j'étais magicienne, je pourrais recoller ces bouts de papiers dispersés, je pourrais recoudre ces liens effilochés, je pourrais devenir quelqu'un, je pourrait alors, gonflée de courage, de volonté et de persévérance, oui, devenir quelqu'un... Si j'étais magicienne, je saurais quel onguent appliquer a ces plaies qui n'en finissent pas de cracher leur pus amer. Je pourrais rafistoler mes jambes, aplanir un peu ce chemin, je pourrais donner aux autres autant qu'ils me donnent, les aider, m'inviter sur leur route et leur tenir la main. Je pourrais vous montrer, vous donner tout ce qui éclot, fleurit et pourrit faute de place au dedans de moi. Je pourrais vous suivre sur ces sentiers ou trop souvent je vous laisse disparaitre. Je pourrais aspirer la vie, m'en imbiber jusqu'a en devenir saoûle, et la recracher meilleure encore, comme les abeilles transforment le nectar en miel.
J'ai envie d'espace. J'étouffe à l'intérieur de ces murs grisâtres. J'ai soif de ces plaines américaines qui s'étendent à l'infini, soif de ces vallées profondes, de ces cicatrices grandioses qui zebrent la peau crevassée de la Terre, j'ai envie de me sentir de nouveau petite, si petite, devant la grandiose immensité de la Montagne, envie d'avoir de nouveau cette enivrante sensation, en levant la tête, de n'avoir qu'a tendre le doigt pour toucher les nuages. J'ai envie de sauter, de crier, de courir, d'explorer les extrêmes, de découvrir, de faire trop, d'aller trop loin. De fuir. Loin, loin, loin, avec un bouquin, un peu de musique et mes pupilles dilatées. De découvrir, de rencontrer. Toujours plus loin, plus haut. Et j'ai pas envie d'attendre.
J'ai soif de Nature et de Nouveauté.
(Ben avec la Jordanie, j'vais être servie, je suis diablement contente =D).

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