Nostalgie Anticipée.

Samedi 13 février 2010 à 23:24

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Parce qu'au fond, c'est toujours à ces deux jours-la que je reviens.

Il faudrait que. Je.
Il s'en est fallu de si peu pour que je meure. Quelques mots, du givre au coin des fenêtres. Un long et triste vide qui s'étire dans les interstices de mes fatigues. A l'envers, à l'endroit ...
L'esprit en crue, l'âme qui déborde, quelques rayures sur mes pensées. Ca va aller, oh, ca va aller... Il suffirait de ne plus penser, de se laisser bercer, couler, dériver, avancer. Se laisser bercer, une nuit blottie dans des bras, à parler, parler, refaire et créer. Et écouter, marcher dans les rues le soir, comme si ma vie en dépendait, anticiper, encore et encore, et vivre en-dedans, sourire vaguement, pleurer un peu, rire vraiment. Il paraît qu'il faut s'habituer aux printemps sans hirondelles. Mais je n'oserai jamais te dire ca, te dire toutes ces fois ou j'ai failli sans oser, où j'ai effacé, annulé, me suis retournée sous ma couette en me disant que non, une autre fois, plus tard, et puis apres tout, l'as-tu déja fait, me les as tu déja dit, toi, ces petits mots imbibés de niaiserie, me les as-tu déja dit par toi meme, rien qu'une fois ?
Non, jamais.
Et c'est ca qui est terrible.
Mais j'ai promis, j'ai promis, et puis de toute facon, non, de toute facon, je sais que ton esprit est ailleurs. Je sais, je comprend, je ne compatis pas parce que je sais que tu n'aimes pas ca, mais je déplores tout de même. Je sais que tu ne te reconnaitras pas, je sais meme que tu ne liras probablement jamais ca. Je sais que je ne te le dirai pas, sauf un jour peut etre, dans quelques années, au détour de nos vies, quand on en rira. A l'envers, à l'endroit. J'ai promis, alors j'attend. Et puis tu sais que si j'abandonne,
je meurs.

Et puis, j'ai pas à me plaindre, vraiment.


Mon ange, je t'ai haï ...



Samedi 6 février 2010 à 13:58

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Alain Bashung .


Noir Désir, les jours qui rallongent, ton silence qui s'étire.
Ne soit donc pas si yo-yo. Tu le savais, non ? Oui, tu le savais. Tu as promis, non ? Oui, tu as promis.
Alors ravale ta fatigue, laisse-le dormir loin de toi.
Faut que j'arrête de penser, de me laisser balloter, de penser à toi le soir, ces minutes que je vole au sommeil. Juste gaver ma tête de science-fiction, de belle musique, de beaux souvenirs et de rêves d'avenir. M'oublier un peu, l'éternelle anxieuse. Oublier d'envier, oublier d'avoir peur, oublier de me plaindre, et tendre vers le soleil. Et attendre un peu encore, et profiter encore.

Il y avait ce pianiste et son Yamaha gris. Un mauvais piano, un piano de rue. Ses mains glissaient sur le clavier, ses doigts dansaient, touche noire, touche blanche, et tracaient sous la pluie de la place des Vosges l'infinie tristesse de Beethoven, ouvraient entre les gouttes, l'infime temps d'un morceau, un monde nouveau, transcendé de beauté infinie. Le pianiste avait figé le temps, replié dans son manteau grisatre, laissant ses doigts jouer, sauter, danser sur le mauvais clavier. L'instant était la, dans le mouvement de ses doigt, dans l'humanité de sa musique, figé dans l'ambre des notes. Et ces ombres qui passaient sans un regard, consciences inhumaines, humanités inconscientes de la beauté qui explosait dans l'air. Les gouttes tombaient en meme temps que s'élevaient les notes. Et il y avait son sourire a chaque fin de morceau, un plissement léger des levres, comme si il avait peur de se faire mal. Et l'essence des choses était bouleversée. Le poids des nuages, le gris de la ville se trouvaient soudain aspiré dans l'ailleurs.
Le beau était la, concentré dans les plis de sa peau, dans l'infinie douceur de la caresse de ses doigts sur le clavier. Hymne à la vie et au monde.


Un jour j'apprendrai le violon.




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