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Jordanie 2oo9

C'était une fuite, beaucoup plus qu'un au revoir. Un repli intérieur face a une menacante certitude : c'est fini, terminé, terminablement fini. Parce malgré les promesses, malgré les mots vides, malgré les "on se reverra", les projets et les discussions indirectes, il trainait dans nos regards comme une lourde amertume, une écume mélancolique qui suintait de ces phrases qui se voulaient désinvoltes. L'ombre vicieuse de la nostalgie précoce, puisqu'on savait tous au fond, que malgré les phrases, les coups de fils, les trop rares retrouvailles, cette corde qui nous reliait a toi n'allait que s'amenuiser, s'effilocher lentement, au fil des oublis et de la distance, et probablement un jour se rompre. Et cette tristesse suintante de regrets affadissait chacun de nos sourires, teintait chacune de nos phrases, acidifiait chacun de nos rires. Et ces réminiscences ameres voilaient nos regards, baissaient nos yeux, embuaient nos esprit. Les habitudes chamboulées font soudain tanguer une routine trop bien huilée, maintenant trouée de ton absence, et on prend conscience soudain de ce qu'il nous faut perdre, tout en déniant un adieu qui s'espere n'etre qu'un au revoir...
Une bise et on tourne le dos. Comme si cette fois ci était comme les autres, comme si j'allais de nouveau croiser ton interminable silhouette à vélo au coin d'une rue. C'est ce départ que j'ai fui, une réalité dont j'avais peur, momentanément cachée par l'attente de proches retrouvailles mais présente tout de meme, comme une ombre glissante a la comissure de nos sourires, comme une main trop brutale qui écorne les pages de nos souvenirs. C'est cette peur froide d'un avenir incertain que j'ai fui, ces promesses un peu vaines, ces espoirs utopiques, cette frayeur de voir le fil s'amenuiser au fil des mois, tout en sachant que "c'est la vie" et que ca devait arriver un jour.

[Pars maintenant, laisse nous à notre foutue mélancolie]


Sur cette amertume introspective, je vous dis a dans 3 semaines. J'espere revenir toute pleine d'idées, de mots & d'images.
Si un jour vous vous emmerdez, faites vous un Pulco, lisez Gotlib et allez regarder passer les trains sur le pont de Bercy.
N'oubliez pas de profiter.
"Ce bonheur temporaire doit énormément a tous les mots gentils qu'on m'offre et que je garde dans un coin de mon coeur, en les regardant mais sans les toucher pour ne pas les user. Si vous saviez a quel point ca me touche. Pour tous ces trésors et ces miettes de bonheur que vous m'offrez sans savoir, des profondeurs abyssales de mon "pauvre coeur qui n'en peut plus de ne plus pouvoir", merci. Je ne saurais jamais vous dire assez bien que j'vous aime." ( Dimanche 16 décembre 2007 à 12:07, et c'est toujours tellement vrai ... )