Nostalgie Anticipée.

Mardi 27 octobre 2009 à 20:24

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Luxembourg .

Ils en déboussolés, de voir que l'on tenait quand meme, et nous les premiers étonnés de récolter ce que l'on sème ... ♪

Oui. Et tu sais quoi ? Cette seule et unique apres midi la, je ne la regrette pas. meme si elle m'a rongé le ventre, meme si elle a nourri ma culpabilité. Je te demande pardon, simplement - encore une fois, oui. je te demande de ne pas oublier. ne pas m'en vouloir. Peut etre tenter de comprendre. De revenir vers moi, un jour, plus tard, maintenant, pour aller au-dela de ce bonheur mort né, pour en créer un autre, un différent.
Bien sur - bien sur, je sais, je n'aurais pas du. Maintenant, je sais. Maintenant, ca parait limpide.
Non mais, je suis heureuse tu sais ...
Toi par contre, j'aurais sans doute fini par t'étouffer. Comme j'ai fini par l'étouffer, lui.


Il y a des matins gris comme ca, ou l'on marche dans la rue et ou l'on sens revivre des images, derriere les brumes d'un ennui latent. Une apres midi d'aout, un soleil éclatant, aveuglant de bonheur, et deux corps dans l'herbe. Presque rien, des odeurs, trois couleurs, blanc, noir, et vert. Des souvenirs qui palpitent. Des regrets qui tressautent une derniere fois dans leur agonie, un vent venu d'ailleurs qui souleve des pages tournées, secoue la poussiere et brasse les nuages. Au dela des larmes, des regrets (tellement, tellement de regrets), je t'ai tant haï, je t'ai tant aimé ... Tu saurais te reconnaitre ? Sans doute pas - tu n'as meme pas idée, de tous ces déluges intérieurs, de cette déferlante impitoyable qui m'a engloutie, de tous ces tremblements de terre, de tous ces espoirs qui se savaient vains, mais qui ne pouvaient s'empcher d'etre. Meme loin, tu étais, et chaque acte, chaque soupir, chaque ébauche de pensée, se trouvait justifiée et meme transcendée par cette essence, par cette certitude pale. Je m'étais jetée dans ces nuages avec une joie a laquelle moi meme, je ne croyais pas, je m'étais nourrie de ce bonheur avec euphorie, avec puissance, presque avec rage, jusqu'a ce qu'il devienne mon unique source, ma seule énergie, et jusqu'a ce qu'un jour, tout se tarisse. Et c'est ce jour la, ou tu m'as laissé, brisée, amputée de mes jambes, sur le bord d'une route qui n'avais jamais été réellement mienne, c'est ce jour la, ou tu m'as laissée tomber avec compassion mais sans regrets au fond de ce gouffre que je redoutait tant, que j'ai découvert ma propre existence. J'ai découvert l'ampleur de ce que je t'avais donné, mon aveugle sincérité, ma pitoyable dépendance, et l'atrophie de mes jambes. Si aujourd'hui encore, des mois apres, il suffit d'une pluie fine et d'un peu de grisaille a la bordure de mes reves pour rendre un peu de souffle a mes innombrables regrets fanés, c'est que cette partie la du chemin ne s'est pas -encore- totalement évanouie derriere moi. Non, je ne regrette plus. J'ai appris à marcher. J'ai appris à exister, j'ai meme réappris a aimer. J'ai trouvé une nouvelle raison de crever mes propres nuages, d'autres pas à accompagner - accompagner, et non plus suivre. J'ai compris. Sans doute pas tout, mais suffisamment pour etouffer les remords, remblayer les vides, et planter par-dessus les germes du Nouveau.

Tout ce qu'il me reste à oser ...

[ Ah, quel égocentrisme. ]

Vendredi 16 octobre 2009 à 21:44

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  Inutile .


Il y a de ces soirs ternes, pesants et etouffants, ou l'on aimerait simplement pouvoir savoir, avec certitude, que l'on existe réellement pour quelqu'un. Ou l'on ne croit plus en rien, ou rien n'a plus de sens. Quand l'attente est morte.
Ah, cette sensation de passer à coté de ma propre vie ...
Et ces mots lancés dans le vide, et cette foutue page désespérément blanche, et ce Néant béant devant moi.
Ces soirs ou on voudrait trouver une bulle, des bras, une voix, des mots, dans lesquels se lover, ou on aimerait empecher le monde de tourner et s'écouter respirer, crever ce mur pour voir de l'autre coté, déchirer ce voile et vomir ces larmes.
Il y avait Montmartre, une nuit froide, trois musiciens et Hey Jude. Il y avait Paris qui palpitait, la Lune, un silence béat.
Il y avait les odeurs de juin, la danseuse et ses flammes dans la nuit qui tombait.
Il y avait le soleil de mai, un bonheur aveuglant, étendu dans l'herbe d'un jardin.

Je pourrais mettre un manteau, prendre un ticket pour Paris, changer a Chatelet, sortir dans la nuit, passer devant le tabac fermé, m'arreter devant l'immense porte verte, sonner, monter les six etages, entrer, me blottir sous la couette et te regarder travailler, juste pour ta présence, la certitude de ta réalité. Je pourrais ...



Oublier, par pitié !

Par pitié ...



 

Lundi 12 octobre 2009 à 21:13


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Dana Reserve, Jordanie .


"True ease in writing comes from art, not chance,
As those move easiest who have learn’d to dance."

( Alexander Pope )


Retrouver dans la brume un chemin perdu de vue, accepter d'y croire et s'y aventurer, avec suprise et fragile détermination, comme un nouveau né hurle sa propre naissance. Croire ces rayons de soleil, accepter de briser sa bulle pour respirer l'air du Monde, de briser sa peur pour se plonger dans les vents de Maintenant. Croire en la force de ses propres jambes, en cette volonté embryonnaire qui se déploie lentement, en ces pales couleurs qui reviennent peu à peu, déchirent le voile de l'habitude derriere lequel, sourd et diffus, palpite quelque chose de plus beau, quelque chose de plus grand, quelque chose d'infiniment plus Vrai que le pale cycle des jours...
Ah, cette envie de batir un monument de mes nuages, une montagne de mes ambitions, de créer pour sublimer ce magma intérieur qui, en se solidifiant lentement, enferme petit a petit le crédit que je porte encore a mes rêves.

 

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