Nostalgie Anticipée.

Dimanche 31 août 2008 à 20:04




Jeudi 28 août 2008 à 21:14



( Marais, un square plein de charme au nom oublié. )

Peut-être un peu de lassitude, un peu de mélancolie.
Ce pouvoir qu'a la musique d'exhumer les sentiments au plus profond de l'âme et de les élever en douces volutes de fumée. Parle-moi ou je sombre. Un soir de blues. Une tristesse insaississable à la commissure de mes pensées. L'écume de mon instable fleuve émotif. Un manque, un besoin profond et viscéral que je n'arrive même pas à formuler. Une main tendue vers le ciel dans un effort désespéré de l'effleurer, des yeux baignés de larmes aveuglés par le soleil. Et, comme entrainés par cette bile amère qui me remonte dans le coeur, des vieux démons reviennent. Une once de nostalgie. Un doigt de mélancolie. Maintenir la tête hors de l'eau, sauvegarder l'illusion. Je ne me comprend plus, mais je ne renonce pas. Admettons que ces douleurs aigües mais passagères fassent partie de moi. Un mal qui sommeille tranquillement, tressaute parfois, et puis se rendort. Jamais totalement éradiqué. Du chiendent.
Ce doivent être les hormones adolescentes, c'est plus simple comme ca. Rien de grave, ca va passer. Un soir de blues passager.
J'apprend la sagesse.





Dimanche 24 août 2008 à 12:10



( Beaujolais 2008 )

« Tu as eu peur ? »

Comme chacun l'aurait eu dans cette situation, peut etre plus encore du fait de ma paranoïa. J'ai eu peur, d'autant plus que je ne savait pas ce qui se passait, il n'y avait que la silhouette floue et menacante du danger, et toi qui marchait au-devant, tranquille en apparence mais faisant tout de meme semblant de ne pas l'entendre lorsqu'elle t'as demandé ce qui se passait, nom d'un chien.
 Et vous êtes partis, alors que je ne l'avais meme pas encore remarqué, il aurait tres bien pu ne rien se passer, ce n'était qu'un simple aller retour que, du reste, il aurait tres bien pu faire sans vous, mais on ne pouvait pas savoir.Elle est arrivée et elle m'a expliqué, et ce n'était que brouillard et noeud dans le ventre, on a couru derriere vous et puis, quand on vous a vus devant qui marchaient, on s'est dit que non, c'était inutile, apres tout ce n'était pas a nous de faire ca, et on est rentrées pas plus avancées mais encore plus inquiètes. Je me souviens qu'il y avait aussi elle, avec ses cheveux déja raides qu'elles avait cru nécessaire de lisser et son portable dans une main, qui hurlait dès qu'elle recevait un message parce que c'était de lui et qu'il avait vingt ans, tu-te-rends-compte-vingt-ans, et moi avec ce noeud noir dans le ventre, ce noeud qui s'étendait à chaque minute un peu plus, et j'avais l'impression d'être dans une bulle tant leurs mots, aussi bien les futiles que ceux qui se voulaient rassurants, ne m'atteignaient pas. J'avais la certitude du danger, l'instinct, je suppose. La suite a prouvé la démesure de mon inquiétude. Meme dans l'instant, j'avais conscience que je me rongeais les sangs pour rien, qu'ils savaient ce qu'ils faisaient, apres tout, qu'ils allaient revenir sans probleme, et c'est ce qu'ils firent, ou presque. Une égratignure sanguinolente, un soulagement immense. "Tu as eu peur ?" Je crois avoir répondu: "Un peu", en rougissant. Avec le recul, je m'apercois que c'était normal, au fond.
( Et je suis désolée que les suivants articles soient illisibles. Je n'y peux rien, j'ai tout essayé. Hier j'ai failli perdre ce texte, et je m'estime heureuse qu'il soit la. Je n'aurais pas eu le courage de le réécrire. )

B.O de Into The Wild ♥.

Jeudi 21 août 2008 à 13:15



( Plage de l'Almanarre, ma soeur. )

C'est exaspérant de consater a quel point le regard des gens changent en fonction des habits qu'on porte, ahurissant de voir que les criteres de beauté se portent plus sur le vestimentaire que sur le visage en lui meme. Je préfere encore les mots du joueur d'échec du Luxembourg. Des mots gentils, gratuits, comme une goutte de miel dans mon océan émotif, de ces choses simples qu'on oublie. Les gens sont tellement, tellement méfiants... Ce sont des rencontres comme celles la qui sont les plus belles. Les gens qu'on croise, quelques instants seulement, et qu'on oublie.
Je manque de mots. J'ai la sensation de baigner en permanence dans une douce somnolence cotonneuse. Je ne sais toujours pas quoi faire de ma vie. Mais j'ai de l'espoir. Car nous ne nous contentons pas d'être, nous devenons, et ca me rends si heureuse. Et allez immédiatement faire un tour chez Pulcophile, sans vouloir vous commander.




Lundi 18 août 2008 à 15:47



( Beaujolais 2008 )


Toutes les roses en boutons
Les mots à ne pas comprendre et
Ceux a décortiquer désosser démoëller
Une tartine Un banc en bois qui fait mal au dos Du chocolat blanc Le béton gris Des gosses qui rient De la mousse au fond d'un caniveau Un pont au-dessus de l'eau
Les cailloux sous les chaussures Une vipere apeurée qui coule dans les taillis Une forêt Un sommet Mal aux pieds
Toutes les statues du Luxembourg
Des bateaux Des grosses vagues Un hublot Un vélo vert et moi derriere Les genets Les criquets L'île d'Ouessant
De la fumée Une piece fermée Des rires gras balbutiés
Les matins de fêtes des meres La rosée sur les roses L'odeur du café Le carrelage de la cuisine Une coccinelle Le robinet Une toile sur l'herbe Ma petite soeur a quatre patte dans une robe verte Le bruit de l'aspirateur un pyjama rose
Le sapin et ses aiguilles fatiguées de tomber Une creche en céramique Les lumieres et les sourires Une bougie rallumée
Une grande piece Le chene du plancher Des échardes dans le pied Une robe de princesse Deux robes de princesse qui me tombaient jusqu'aux pieds
La cuisine minuscule La table et la pendule
Une maison trop grande Des dalles blanches et noires Deux tapis d'orient La table et les couverts des arrieres grands parents Les BDs derriere un rideau La friteuse La soupe Et le sourire de ma grand mere Les pommiers Les framboises Et le passage secret caché derriere
Un mariage interminable Une mariée Belle robe mais pas de visage
Des larmes ameres Des mots griffonés sur une enveloppe Ecriture de premiere nécessité
Une école de dessin Des tubes de peinture trop liquide Le canson à gros grains L'odeur du fusain
( ... )
Trois filles de Nimes Des bonbons Un lac verdatre Des courses et Nourrir le cheval du pré a coté Des promesses oubliées
Des galets le feu d'artifice Les sandwichs au sable Les glaces sur la digue Les coquillages Les anémones Les aiguilles de pin l'odeur du soir
Et des boutons de roses.

(
Comme vous l'aurez deviné, fortement inspiré de la liste à la Prévert. )


Je suis reviendue, depuis avant-hier, et je ne me suis pas manifestée avant parce que je n'avais rien a dire. L'attente, je présume. J'étais donc a Hyeres, un splendide trou à beaufs friqués en vacances sur la cote d'Azur, très interessant sociologiquement, un peu rasoir sur le plan relationnel. Peut-etre serais-je un poil asociale. Introvertie en tout cas. Mais entre la famille versaillaise de 6 enfants et les nouveaux riches en raybans, je me sentais un peu (completement) perdue. J'ai l'immense joie de retrouver tous ceux qui m'ont tellement manqué, en vrai, pas dans mes reves. Et des photos plein les poches, et des souvenirs plein la tête, et des bleus plein les jambes, et assez parlé de moi.
Si, encore une chose. C'est important.
J'ai très, très envie de re-théatrer.






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