Nostalgie Anticipée.

Mercredi 4 août 2010 à 21:46

Le monde moderne, petit théatre de l'absurde.
On se bat sur les plateaux et dans les plaines oubliées d'Afghanistan, des guerres qui s'enlisent, des soldats qui ne savent plus trop ce qu'ils défendent, las de jouer les gendarmes dans un monde qui les dépasse, las de se battre pour la paix. Quelle triste ironie, "se battre pour la paix", nécessaire ironie dans ce théatre de l'absurde, cette comédie burlesque de l'Humanité déchirée, où l'on évite de prendre trop de recul sur les choses pour ne pas s'apercevoir que des centaines, des milliers d'hommes meurent pour rien à l'autre bout du monde. "Cachez cette guerre que je ne saurais voir..."  Mais on préfere ne pas penser aux batailles ignorées du grand public, sacro-sainte divinité sans yeux, sans bouche et sans conscience, par peur de se retrouver face au mur de sa propre impuissance. Alors à cela, on préfere l'indifférence, le divertissement selon Pascal qui détourne l'homme du nihilisme pour mieux de faire plonger dans l'individualisme. En 2008, l'effondrement des cours alimentaires à la Bourse a empêché les Etats Unis d'exporter leurs excédents alimentaires, notamment aux pays d'Afrique. Des milliers de tonnes de blé, de riz, d'orge pourrissaient dans les entrepots américains, tandis que des enfants mourraient de faim à l'autre bout du monde. Et tout le monde trouve ca normal, parce que c'est comme ca que le monde marche : les fluctuations d'argent virtuel, dirigées par quelques grands, décident de la vie (ou de la mort) de milliers d'autres. Mais c'est loin, c'est ailleurs, ca ne nous regarde pas, et puis apres nous on y peut rien, ici aussi c'est la crise, c'est le président qui l'a dit... Par peur, par recherche de confort, on se claquemure dans cet absurde auquel on croit dur comme fer, auquel on trouve meme des raisons d'etre, "la réussite sociale", le confort et la sacro-sainte sécurité, gardiens de l'aveuglement occidental des sociétés industrialisées, "développées".
Et l'on ose parler de progrès...
L'existence aujourd'hui ne peut plus se vivre seul. Face au besoin gradissant de repenser la vie en société, l'individualisme exacerbé n'est qu'un fragile cocon qui se fait passer pour une forteresse indestructible. Mais il suffirait de trois fois rien, que l'Iran attaque Israël, que la Corée du Nord lâche ses missiles, pour qu'une guerre que nous ne soupcionnions pas vienne faire voler en éclat nos pavillons de banlieue, nos richesses et notre confort sécuritaire. Pendant que l'Occident, assis sur son canapé avec une bière, avait les yeux rivés sur un ballon rond en Afrique du Sud, des enfants mourraient dans les bras de leurs meres.
Ne dites pas que vous ne saviez pas. Ne dites pas que vous ne pouviez rien y faire.

Ce texte est un rien trop tiers-mondiste, je le reconnais. Mais la liberté est loin d'être quelque chose d'acquis. Et nous ne sommes pas seuls sur cette putain de Terre.



"Penser les droits de l'homme, s'atteler à la tache infinie de les fonder ou de les réaliser fait partie du devoir d'humanité. La liberté de pensée sans le devoir de l'exercer n'est qu'une virtualité qui, tôt ou tard, ira agoniser sur les rives nauséabondes du conformisme et servira d'engrais aux malheurs publics qui en découlent." (JM Fisher)

Par MeV le Jeudi 19 août 2010 à 0:19
C'est vrai, il faut constamment alerter les gens de cette situation
Mais alerter pour ne pas réagir ensuite est un peu inutile
Ma chère, comment doit on réagir face à ça ?
C'est là le gros casse tête , comment peut on déjouer un système international quand on est baigné dans l'individualisme ?
Courage on trouvera, en attendant alertons...
Par bidula le Jeudi 19 août 2010 à 11:19
"Repenser la société"... On a cru qu'une crise financiere comme celle de 2008 réussirait à faire bouger la société. L'angleterre l'a meme reconnu lors de la faillite de Lehman Brothers : "aujourd'hui, le capitalisme a atteint ses limites", avait dit (approximativement) je ne sais plus qui. Il y a meme eu un G8. Et puis quoi ? La crise se résorbe peu à peu donc on en parle plus. On a arrêté de chercher des solutions.

Pouir moi, la seul solution viable, tant sur le plan économique que écologique, c'est la décroissance. Réapprendre à vivre dans la sobriété pour un meilleur partage des richesses et arrêter la course à la croissance, donc la surproduction. C'est utopique, je reconnais. Mais assainir la société occidentale en diminuant la consommation, c'est encore la meilleure chose qu'il reste à faire...
Enfin, je crois.
Par MeV le Mardi 31 août 2010 à 1:30
la décroissance apporterait une surproduction, donc des faillites à la chaine et des licenciements à tout va.
les gens vont morfler, sauf les très grand de ce monde évidemment....
Donc si tu fais ça tu affaiblies les faibles et renforces les forts
Ce qui est vicieux avec ce système, c'est que en cas de défaillance, c'est la base ( le consommateur ) qui souffre.
Pour ma part deux solutions : - la révolution ( efficace mais pas très paisible )
- casser le système de l'intérieur ( cependant une fois qu'on devient un puissant, je pense qu'on veut le rester, donc on préserve le systeme )
Par bidula le Mardi 31 août 2010 à 21:48
Mais non. La décroissance commence justement par une baisse radicale de la production. Produire moins pour consommer moins, réapprendre à vivre dans la sobriété - évidemment ca demande des sacrifices, mais il en faudra de toute facon, c'est ca que personne n'arrive a comprendre. Les riches devront renoncer a leur richesses (qui deviendront quoi ? Nationalisées ? Ca c'est une bonne question), la classe moyenne à son confort sécuritaire. La décroissance serait une excellente base pour un développement durable : écologique, social et solidaire. On répartit mieux les emplois : beaucoup plus d'emplois à temps partiel - ca fait, certes, des employés moins bien payés, mais dans la mesure ou la consommation est réduite au nécessaire (nécessaire pour vivre bien et simplement), ca sera plus tellement un probleme. Il faudrait aussi repenser la valeur de tout, notamment de l'immobilier. En ce qui concerne les ressources, la diminution de la production libèrerait une quantité non négligeable de matieres premieres et d'électricité.
Fini aussi l'exansion sans fin du monde de la finance. Il n'y aurait plus de finance, mais de l'économie, rendre les études de finance & gestion ultra sélective pour préparer les jeunes à penser l'économie plutot qu'à dépenser et les rediriger vers les professions constructives, la recherche, les services publics.
Apres j'en sais pas tant que ca, mais la décroissance reste une sacrée théorie.
Sachant aussi qu'une révolution ne peut etre effective que si elle a lieu à l'échelle planétaire. Un Etat n'acceptera jamais de sortir seul du systeme, il faut que la rébellion vienne des grands, et meme si ca arrivait, les pays en voie de développement y verrait probablement un moyen de devenir puissants en profitant de l'affaiblissement volontaire des géants économiques. La révolution pourrait marcher un mois en France par exemple, avant que celle-ci ne finir en banqueroute. Toute solution doit etre pensée a l'échelle planétaire et sur le long terme, et ne peut s'effectuer que lentement...
 

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