Nostalgie Anticipée.

Dimanche 29 novembre 2009 à 21:28

Il fallait etre folle ...
O douceur des dangereuses habitudes. Comme j'aime la piqure acide de l'air froid sur mes joues. L'hiver murmure un air de guitare, lancinante comptine d'espoir amer, et fige le temps dans l'ambre des habitudes, monument de poussiere défiant le temps, défiant l'avenir, défiant la chute. Voir enfin une forme s'esquisser à l'horizon, derriere un brouillard en agonie qui dévoile un nouvel Avenir. De nouvelles batailles. Une nouvelle Vie ...
J'avais oublié l'acre fumée qui se dégage des cendres émotionnelles. J'avais oublié la noirceur d'encre de ces secondes désespérées. J'avais oublié la vacuité de ces regards chargé d'un espoir que l'on sait meurtrier, mais que l'on ne peut s'empecher d'entretenir. Cette volonté de s'élever qui s'auto-assassine dans son amour de ce qui fut. Passer au dela, ou mourir dans son venin. Passer au dela...
Dimanche vingt neuf novembre. Vingt neuf jours que j'attend le courage de poster cette lettre.

Deux choses figent le temps. La Beauté, qui le transcende dans l'instant. Et la Douleur, qui l'étire à l'infini.

Dimanche 22 novembre 2009 à 21:29



Et je mordrai sa joue, qui un jour fut a moi,
Sur le piano de ses nuits, sur le piano de ses draps ...
(A.Bashung)


Et je te prouverai que je n'ai pas besoin de toi, et je brulerai ces mots fanés par la force des choses, et je ferai taire ce fracas intérieur, et je saurais te regarder rire, te regarder vivre, te regarder aimer, et vivre autrement, tu verras, et je remonterai cette pente glissante, puisqu'il faut que je la remonte une fois encore, et je me battrait, jusqu'a l'aveuglement, et j'y arriverai, a revivre, a renaitre a moi meme, et je ferai exploser ce silence, crever cette bulle étouffante, et je hurlerai, je hurlerai, et le monde entier résonnera de cette déchirure muette, et je recommencerai à vivre, a rire, et je construirai mon avenir, j'aurai mon concours, et je réaliserai mes reves, tous mes reves, et le jour ou l'avion qui me portera vers eux s'arrachera du bitume, le jour ou le sable rouge du Wadi Rum coulera entre mes doigts, rendu pateux par une pluie de février, le jour ou les étoiles exploseront dans mon ciel, le jour ou mon atmosphere ne résonnera que de la douceur de souvenirs verts acides, ou mon coeur de battra plus que de reconnaissance, réincarnation des cendres consumées de ma rage, le jour ou je t'aimerai de nouveau, d'un amour serein, diffus et lointain, je repenserai a cette demie heure d'éternité déchirée, ce temps suspendu et ce silence résonnant tout entier du fracas de mon effondrement, et ce hurlement muet, témoin désincarné de la déchirure d'une vie, de la rupture consommée d'un monde bouleversé en trente éternelles minutes d'agonie émotionnelle; et ce jour la je sourirai tu sais, parce que ce jour la, j'aurai appris a exister.

Je ne me comprend plus.

Alors j'écoute Tchaikovsky et Led Zep, et je rêve d'autres souvenirs, du Pont des Arts une nuit de novembre, d'une autre histoire. Je construit ma vie par procuration, et commence a voir au dela de cette bulle chaleureuse de quotidien, une autre vie, une que j'aurai choisie, pour laquelle je me serai battue. Une vie sereine, sans regrets, remplie de la conscience de sa propre existence, riche de ces soirées hors du temps, ces heures ou nous gravons dans l'ether les traits de l'existence, ou nous carressons de nos mot l'essence de ce qui nous dépasse, ou nous esquissons le coeur d'une amitié qui, seule, saurait résister a l'usure du temps, a la "force des choses", a cette fatalité latente qu'elle dépasse et transcende.


Mardi 17 novembre 2009 à 22:50


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Le Concert. (Ou comment tomber amoureuse de la musique classique, de la musique classique russe.)

"Plus jamais, plus jamais, plus jamais ! Plus jamais j'tomberai amoureuse !" (On parie ?)
"Une raison de vivre ." Et tellement d'erreurs, aussi. Mais il parait que c'est comme ca qu'on avance. Sur des déceptions, des désillusions. On se construit par frustrations, par amertume accumulées, par petits "plus jamais ca" additionnés. Et pourtant, pourtant, on ne renonce pas au bonheur, on ne renonce pas a l'amour. Parce qu'on est humain, qu'on a besoin d'y croire, jusqu'a la naiveté s'il le faut, parce qu'il nous faut quelque chose, quelqu'un, a qui se raccrocher pour ne pas sombrer dans un Néant défaitiste. S'échapper de soi-meme.
S'y accrocher, meme quand on le sent mourir et se faner, pétale par pétale au creux de ma poitrine, comme un tas de braises se transformerait en un tas de cendres. Quel dommage. Ce qu'il aurait pu etre, devenir, si nous ne l'avions pas laissé croupir dans le bourbier de notre négligence... Tu crois qu'on  peut encore le rattraper, avant qu'il ne s'envole défivitivement, dis ? Est ce qu'on peut encore raviver les flammes, meme un semblant de flammes, un petit quelque chose, juste quelque chose, et retrouver les couleurs de ce feu d'artifice intérieur, a vélo la nuit, sous une pluie d'octobre... Je voudrais bien tu sais, courir apres moi meme, rattraper les bribes d'un moi passé, cette cigarette sous les étoiles, ces mots perdus, oubliés, sous la poussiere de nos habitudes trop huilées. Chaque fois, je me dis qu'on ne peux plus avancer, qu'on a perdu nos propres jambes, et chaque fois, j'ose relever la tete pour tenter d'apercevoir, au dela de ce pas qui nous manque,  un nouvel avenir, un nouveau trait. Construire ce dont on a revé.
Non, je veux y croire encore.
Et puis zut.

Ah, cette redescente, comme un ange qu'on orage aurait poussé hors de son nuage, qui s'étonne de tomber de si haut.
C'était Beau, meme si j'en ai pleuré dans le RER, devant deux suédoises et leurs valises pleines a craquer. Il y a avait un type à ma gauche, un type avec un pantalon gris, qui lisait un livre, et je l'aimais bien ce type, j'aurais bien voulu qu'il me dise que rien n'avait tellement changé, que ce n'était que le début de la plus belle des suites à la plus riche des histoires, mais d'un seul coup il a fallu que je descende.
Malade, mélancolique et assomée.
Mais heureuse.

Mercredi 4 novembre 2009 à 17:18


http://bidula.cowblog.fr/images/IMG2186fp.jpg
Le chat d'Anthony .

J'aurais voulu parfois, oui t'étrangler aux quatre vents, te serrer dans mes bras, ah ca je l'ai voulu souvent ...


Tout ce que j'aurais pu devenir, dans cet éclair de temps, cette poussiere commémorative - deux, ou trois peut etre, petites années que l'on construit, que l'on subit, que l'on admire et que l'on méprise à la fois.
J'aimerais avoir un rêve. Un nuage profond sur lequel construire un véritable avenir. Trouver dans l'Envie le courage intellectuel qui me fait si cruellement défaut, pour avancer et réussir. Ah, comme je les envies, ces ailes qui tendent vers leur propre ciel. Ah, comme je les envie, ces volontés de fer, qui ont elles meme bati leur propre soleil... Alors je me tourne et me retourne sur mes cailloux, passe un vague regard sur les brumes d'un futur au galop, et soupire, et sens cette fleche d'amertume qui me pique le coeur, cette flamme de mélancolie qui renait de ses braises; alors j'écris, je couvre des pages de mots vides, d'appels creux, que j'enveloppe dans une bouteille que je jette dans la mer de ma vie. Ces mots que je crache vers mon ciel. Ces lettres que je jette à la Poste, sans réfléchir par peur de les reprendre, et de les laisser mourir dans une flamme de déception. Et lui, que je noie sous les phrases qui s'amoncellent, sous un amas d'une écriture serrée qui serpente le long des lignes d'une feuille quadrillée. Ecrire Pour, écrire A. Oui, il est bon de se sentir un peu basculer, parfois, sur ce fil tendu entre le facile et l'idéal. Oui, il est bon de soupirer, parfois, de se sentir profondément fatiguée, de laisser monter ces larmes douces ameres qui accompagnent le raccourcissement des jours. Oui, il est doux de se laisser couler dans la chaleur rassurante du sempiternel cycle, tant haï, tant aimé, des jours qui s'egrennent. Et trouver, dans cette ritournelle acide, la force de voir au-dela, celle de cesser de voir en arriere et de fleurir de regrets la tombe de ce qui fut.

J'ai envie de réaliser.
Construire.
Partir.


C'était il y a un an, déja ?
 

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