Mercredi 22 avril 2009 à 22:01
Bercy
Profiter, c'est ne pas se laisser le temps de se dire que le temps passe vite.
C'est grotesque, ces peurs, ces doutes, toujours les memes. Ce sempiternel dialogue interne.
CONSCIENCE - Et qu'est ce que tu crois etre, hein, retranchée derriere ton mur de convictions ? Une "fille bien" ? Et tes amis, hein ? Tu crois qu'ils sont aussi nombreux que tu ne le penses ?
MOI - Qu'est ce que j'en ai a foutre.
CONSCIENCE - Ca te mine et tu le sais bien. En un an tu as changé, tu as tendu vers ton propre idéal et tu en es fiere, bien. Mais tout ca, cette croissance vers ton ciel, au fond, qu'est ce que ca a donné ? Au fond, est ce que tu n'es pas toujours la meme ? Médiocre, nihiliste, pessimiste et égocentrique, hein ?
MOI - Je ne sais pas.
Temps.
MOI - J'ai peur.
Temps
MOI - Je crois que je me suis perdue.
J'ai tellement envie d'ailleurs. De prendre un billet, d'avoir cette angoisse dans le ventre en regardant la terre s'éloigner, en me sachant aller, seule, vers un avenir dont je ne connais rien. J'ai tellement envie de poser mon sac dans un appartement aux murs nus à l'autre bout du monde, perdue et terriblement désorientée, plongée au milieu de l'inconnu, LOIN.
CONSCIENCE - Haha. Parce que tu t'en crois capable ? Tu crois que tu auras assez de tripes pour tout lacher, ceux que tu aimes, Paris, ton confort habituel, pour réaliser tes rêves ?
On peut faire ce que l'on veut de sa vie, à condition d'oser. Je suis fatiguée d'attendre, épuisée de donner plus ce que que l'on me donne, épuisée de toujours faire le premier pas, pour tout. J'aimerais que quelqu'un arrive, me prenne par la main et m'emmene quelque part, me laisse m'allonger dans l'herbe et prenne le chantier de ma vie en main, juste quelques instants. Que quelqu'un d'autre que moi aie l'initiative, que je n'aie plus cette sensation d'aimer dans le vide. De toujours laisser des auveugles contempler mes richesses intérieures.
CONSCIENCE - C'est infantile, ce besoin d'amour.
MOI - Viscéral et pathétique.
CONSCIENCE - En admettant que ca passe, tu sais que ca finira par revenir. C'est chronique. Des années que ca t'empoisonne. Je croyais que tu avais appris a exister par toi meme.
MOI - J'ai envie de pleurer.
CONSCIENCE - Ah non, ca suffit, les larmes. T'as déja trop donné. Leve toi, maintenant. La plus grosse de tes ascension est derriere toi, ca ne signifie pas que le chemin est bétonné jusqu'à l'horizon.
Alors ca passera, ce manque, comme il est passé tant de fois déja, avant de revenir.
Je suppose que "c'est comme ca". Peut etre que je devrais arreter de donner. Ma confiance se délite chroniquement.
J'aimerais etre une étoile, pour que l'on me regarde les nuits d'été, allongé dans l'herbe.