Nostalgie Anticipée.

Lundi 14 juin 2010 à 13:59

Que fait une post-éleve de terminale S à trois jours du bac quand elle est seule chez elle et qu'il fait beau dehors ?
Elle cherche la définition de mindfuck sur Wikipédia bien évidemment. Parce que ca ne s'invente pas tout de meme, et puis c'est toujours beaucoup plus classe à placer dans une potentielle future chronique/critique qu'un fadasse retournement de situation - quoique ca reste une traduction assez simpliste - histoire de montrer qu'on maitrise aussi l'anglais underground, parce qu'on est trop hype du hamburger, oh yeah baby.
Alors quitte à profiter des incommensurables avantage du web 2.0 et du WiFi (ou la joie d'avoir accès a presque tout et surtout n'importe quoi sans bouger de son lit), autant en faire quelque chose de constructif, du genre un manifeste sur un fait politique récent et comme il se doit révoltant - j'ai l'embarras du choix - avec quelques accents utopico-gauchistes.
En l'occurence, le fait politique n'est pas si récent que ca et a déja créé pas mal de pixels (ou fait couler beaucoup d'encre, pour ceux qui ont encore le courage de se battre avec des pages de journaux aussi larges qu'un bras - que celui qui a réussi a lire Le Monde dans le métro sans en envoyer un coin dans l'oeil de son voisin lève la main, il aura mon respect éternel). Car plutot qu'aller finir des fiches de philo qui ne me serviront probablement pas, mesdames et messieurs, devant vos yeux ébaubis je vais à présent vous faire part de mes pulsions révolutionnaires face à la réforme que nos chers bureaucrates de l'Education Nationale vont s'empresser d'appliquer dès le mois de septembre, oui mesdames et messieurs, j'ai nommé la réforme du lycée. (En gras, parce qu'on ne déconne pas avec la réforme du lycée.)
La réforme du lycée, donc.
La première question qui devrait se poser, ou plutot qui aurait du se poser à ces chers députés soucieux du bien commun, c'est à dire du budget de la France, c'est "pourquoi une réforme ?"
Parce qu'un salaire de prof, meme si en soi c'est pas grand chose, multiplié par 36 000 (on supposera ici qu'il y a un lycée employant un prof d'histoire par commune de France, ce qui nous laisse certes une grosse marge d'erreur, mais vous m'excuserez de ne pas connaitre par coeur les effectifs de l'Education Nationale - par contre, si vous voulez je peux vous réciter la troisième déclinaison), 36 O00 salaires de profs donc, ca fait une sacrée économie potentielle de budget. Déja. Est-ce que ca suffit pour justifier une réforme du lycée ?
(Bien sur qu'il y a tout un tas d'autres raison, du genre ces pauvres S on la tete bourrée de formules et de chiffres, ils n'ont pas le temps de bosser l'histoire-géo, pauvres enfants - c'est pourtant ce que je fais depuis 10 jours et je m'en sors pas trop mal, merci. On ne me fera pas croire que ceux qui ont mis en place cette réforme étaient pétris de bonnes intentions.)
"Oui mais l'histoire est pas supprimée, arrete de gueuler, c'est juste optionnel." Optionnel, ha-ha. Sauf que je doute qu'un éleve de S choisisse d'avoir 3h de cours en plus et une quantité non négligeable de chapitres à ingurgiter en plus pour le bac, si on lui laisse le choix. Alors quoi ? Il faut imposer. Ceux à qui on ne laisse pas le choix apprennent, et ne discutent pas. Ce à qui on laisse le choix discutaillent, et par flemme, refuse cet acces qu'on leur offre à la culture. Oui, mais. Mais la terminale est une des rares classes ou l'on peut appréhender les évenements du passé avec assez de regard critique pour que ca commence a devenir interressant, c'est une des rares classes ou l'on commence à se rendre compte qu'au fond, l'histoire, la géo, c'est nous que ca concerne, maintenant et ici. Alors quoi ? Veut-on former des machines à vivre en société, juste bons à faire des calculs, de la physique, des maths, de la bio, dénués d'esprit critique, de sensibilité littéraire et de culture historique ? Veut-on vraiment nous éduquer, nous enseigner la culture, ou simplement nous inculquer tout juste ce qu'il faut que nous sachions pour etre le plus productif possible ? Séparer les individus encore plus qu'ils ne le sont déja, en faisant en sorte de créer des catégories ne possédant qu'une quantité minimale de connaissances en commun ? C'est ca, la politique d'aujourd'hui, diviser pour mieux régner ?
L'histoire comme une option, ca signifie devoir faire un choix à la sortie de la seconde. La moyenne d'age de fin de seconde étant de 16 ans, cette réforme sous-entend qu'à 16 ans, on est déja supposé savoir ce qu'on veut faire de notre vie. Va en S sans prendre l'"option histoire" (rien que l'écrire, ca me tue), et tu renonces aux études politiques dès le début du lycée. Bordel, comment est-on supposé savoir ce qu'on veut faire de notre vie des la fin de la seconde ? Jusqu'ici, la S était la filiere "par défaut", celle que l'on fait pour s'ouvrir le plus de porte possible. Et si il y a un probleme dans le bac général, il n'est certainement pas dans le caractere général de la S, mais dans le caractere hyperspécialisé de la L : plutot que de supprimer l'histoire en terminale S, imposez les maths en terminale L ! Pour le meme résultat, à savoir des filieres rééquilibrées en nombres d'heures et en volume de travail, on a des effets inverses : une population éduquée, cultivée, ouverte d'esprit car ayant acces à plusieurs disciplines différentes.
Mais voila, mettre des profs de maths en terminale L, ca coute cher, trop cher, alors on préfere niveller par le bas, on préfere imposer à une filiere un seul mode de pensée, celui du raisonnement mathématiques, et on verra bien les conséquences.
Spécialisation, division, fermeture. A quand Big Brother ?
Ca me révolte.


Mardi 8 juin 2010 à 21:41


J'ai vu mourir le soleil, se noyer dans la splendeur de son propre feu,
Je l'ai vu embraser une dernière fois la mer et les nuages,
Confondus à l'horizon dans le brasier de la plus majestueuse des fins du plus beau des Mondes.


Les beaux moments, ceux dont on se souvient, tiennent à peu de choses, à tellement peu de choses. On se retourne au dernier moment pour glisser la lettre dans la boite sans réfléchir, on prend une grande inspiration et on fait le premier pas, on se lance avec une inconscience mesurée dans ce que l'on n'imagine pas devenir une grande amitié.

La caresse et la mitraille, et cette plaie qui nous tiraille...
Le vent ne l'emportera pas.
J'ai peur, tellement peur soudain. Surprenantes hésitations des lendemains de rêves. J'ai tant attendu cette-fin la, je l'ai tant imaginée, adulée, pendant tant de soirs que c'est comme si je l'avais déja vécu mille fois. Et puis soudain, voila. Soudain tout est fini, soudain il faut tout laisser derriere soi. Soudain on se retrouve projeté tout en haut de la falaise, le vent qui siffle entre les jambes et ce foutu vertige, tous ces regards en arrière. Tant d'infimes nouveaux "plus jamais ca", tant de rires, de cascades d'émotions, giboulée sentimentale entre quatre murs. Tout ce qu'ils ont vu, ces quatre murs... Trois ans de souvenirs, et soudain "la page qui se tourne", soudain le blanc majestueux et écrasant de l'avenir. Qu'est ce qu'on va devenir ?
Ce n'est pas fini, bien surque ce n'est pas fini, ce n'est que le début d'autre chose. Chaque changement traine derrière lui des nuées de petits riens abandonnés, pépites d'existence qui palpitent dans le doux feu des jours. Et dont, au fond, on ne se rend jamais compte que rétrospectivement.
C'était donc ca, "les années lycée..."
Parce que l'on sait tous que ca ne sera jamais vraiment pareil. c'est le quotidien qui se détache, fragile pelure d'existence. Tellement de découvertes. Un an, trois cent soixante cinq jours. C'est fou ce que c'est long, et fugace à la fois. Il y a eu tant de premiers pas...

Man of Constant Sorrow.

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