Macro Garden.
Tu sais, je meurs d'envie de t'attraper, de t'emmener tu sais, loin d'ici, de faire de mes reves une fusée de carton, de t'y accrocher et de nous envoyer vers la Lune. Fermer la parenthese de cette vie et nous offrir une virgule de respiration, une césure pleine d'ailleurs, une syllabe de repos dans cette course à l'interminable. Te kidnapper vers l'inconnu, un inconnu sans avenir ni passé, sans croyances ni principes, un inconnu feutré, rassurant, l'inconnu de nous memes, ou tout redevient possible, ou tous les chemins peuveut se tracer. J'aimerais que tu reprennes ta guitare et moi ma plume, que l'on se love dans notre silence et que l'on écrive, à l'encre de nos doutes et aux cordes de nos chagrins, l'histoire de nos certitudes, l'épopée de nos bonheurs volatils. J'aimerais que l'on s'écoute respirer encore, et que l'on trace dans nos silences le sens de nos respirations, que l'on refasse un monde, tout entier contenu dans l'infini de nos paroles chuchotées. J'aimerais que l'on prenne le temps de se pencher sur nos plantes et que l'on leur contruise un ciel commun, un jalon au loin, une promesse à laquelle se rattacher. J'aimerais remodeler ton présent aux formes de tes reves, etrangler de mes mains tes culpabilités et les chancellements de ta confiance, rafistoler un peu cette insouciance qu'un effondrement auquel tu ne peux rien te vole, réparer ton esprit, spectateur impuissant de l'évaporation douloureuse de ce qui devrait etre déja, et depuis longtemps, évaporé aux quatre vents. J'aimerais rattraper le passé, repousser l'avenir, lui demander d'attendre encore, encore un peu, avant de t'entrainer définitivement dans les rouages de la vie.
(Reconnais toi.)
Un sentiment, léger, evanescent, de frustration, comme une minuscule épine lovée au creux de mon bonheur embryonnaire.