Nostalgie Anticipée.

Samedi 27 juin 2009 à 14:17

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Macro Garden.


Tu sais, je meurs d'envie de t'attraper, de t'emmener tu sais, loin d'ici, de faire de mes reves une fusée de carton, de t'y accrocher et de nous envoyer vers la Lune. Fermer la parenthese de cette vie et nous offrir une virgule de respiration, une césure pleine d'ailleurs, une syllabe de repos dans cette course à l'interminable. Te kidnapper vers l'inconnu, un inconnu sans avenir ni passé, sans croyances ni principes, un inconnu feutré, rassurant, l'inconnu de nous memes, ou tout redevient possible, ou tous les chemins peuveut se tracer. J'aimerais que tu reprennes ta guitare et moi ma plume, que l'on se love dans notre silence et que l'on écrive, à l'encre de nos doutes et aux cordes de nos chagrins, l'histoire de nos certitudes, l'épopée de nos bonheurs volatils. J'aimerais que l'on s'écoute respirer encore, et que l'on trace dans nos silences le sens de nos respirations, que l'on refasse un monde, tout entier contenu dans l'infini de nos paroles chuchotées. J'aimerais que l'on prenne le temps de se pencher sur nos plantes et que l'on leur contruise un ciel commun, un jalon au loin, une promesse à laquelle se rattacher. J'aimerais remodeler ton présent aux formes de tes reves, etrangler de mes mains tes culpabilités et les chancellements de ta confiance, rafistoler un peu cette insouciance qu'un effondrement auquel tu ne peux rien te vole, réparer ton esprit, spectateur impuissant de l'évaporation douloureuse de ce qui devrait etre déja, et depuis longtemps, évaporé aux quatre vents. J'aimerais rattraper le passé, repousser l'avenir, lui demander d'attendre encore, encore un peu, avant de t'entrainer définitivement dans les rouages de la vie.
(Reconnais toi.)

Un sentiment, léger, evanescent, de frustration, comme une minuscule épine lovée au creux de mon bonheur embryonnaire.

Dimanche 21 juin 2009 à 13:43

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Jordanie ~

Il y avait la musique.  Il y avait le ciel qui commencait à noircir, peu a peu. Il y avait cette douceur dans l'air, cette odeur de juin. Il y avait les rires, les sourires, les annales de maths cachées dans les sacs, des dattes et des bouteilles à moitié pleines.
Une ombre dansait.
"Elle s'est tellement brulée qu'un jour, elle est venue au lycée avec la peau du bras toute rouge".
L'ombre était gracieuse. L'ombre jouait des jambes, jouait des bras, dressée vers le ciel, ses cheveux blonds attachés.
Ses bras serpentaient dans l'air. Et dans l'air, dansaient comme elle deux boules de feu.
Le feu lui obéissait. Le feu suivait la courbure de ses bras, le mouvement de ses poignets.
Les deux boules de feu tracaient dans le vide les arabesques qu'elle dessinait. Construisaient dans le rien un tout dont elle décidait. Erigeaient de nouvelles formes, sorties de la conscience tournoyante de l'ombre - danseuse. Les deux boules de feu se répondaient, dansaient autour d'elle qui dansait au milieu des lumieres.
Les fils qui reliaient ses mains aux flammes étaient invisibles. La danseuse était magicienne, et, magicienne, elle capturait les yeux des enfants subjugés par celle qui savait faire danser les flammes.
Et les flammes étaient domptées, tourbillonaient et bondissaient, irradiaient l'air d'une lumiere dansante, d'une lumiere heureuse. Et les flammes dansaient autour d'elle, lui effleuraient le cou, transpercaient la nuit.

Et la, au milieu des relents d'alcool a bruler, de cigarettes et de soir d'été, je crois avoir saisi la Beauté, dans toute son inexplicable ampleur.




Let's  eat  chocolate & have some fun.

[ J'aimerais bien vous savez. J'aimerais réaliser cet Idéal. j'aimerais retrouver ce que je n'ai jamais possédé. J'aimerais faire des forces de mes faiblesses. J'aimerais donner un nom à mes Bidules. J'aimerais savoir essayer... ]
 

Dimanche 21 juin 2009 à 13:23

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Place Pigalle.



Que voulais tu que je te dises ?
Oui, je regrette. Mais la vie continue.
Que voulais tu que je fasses ?
Une chevelure s'éparpillait sur mes genoux en vagues dorées, blondies par le soleil parisien. Les gestes sont revenus d'eux memes. Ces mouvements autrefois familiers ont fait d'eux memes le voyage de mon marécage de souvenirs intérieur à mes mains. Et mes mains les ont retrouvés, ces gestes, comme si elles n'avaient jamais cessées de les exécuter, comme si, pendant ces cinq mois d'escalade à pic, elles étaient restées en bas de la montagne à observer la difficile ascension de l'ame. En l'espace de quelques instants, d'une éternité ephémere, tout est revenu, comme si tout n'avait jamais cessé d'etre. Peut etre un peu de gêne, suffisamment pour museler la conscience et laisser le champ libre à l'envie. La chevelure s'articulait autour de mes doigts, serpentait, bondissait et se repliait, coulait le long de mes paumes comme de l'eau, ruisselait au travers de mes doigts béats et impuissants, comme s'échappe le sable du poing de l'enfant. La Tour Eiffel semblait m'observer, solidement campée sur ses quatre pieds rouillés, et désapprouver, de ses 300 hautains mètres de hauteur, la libre et enchantée passivité de mes mains charmées par le retour des sensations oubliées, la délicieuse culpabilité d'un retour éclair de l'autre coté de la montagne, le temps d'apercevoir ce que l'on croyait oublié.
Un mot - et la chevelure s'est enfuie, et mes mains se sont affaissées, et l'habitude a reflué vers le souvenir.




 

Vendredi 19 juin 2009 à 15:47



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J'aime pas piquer mes images aux autres, surtout les photos.
Mais celle la, je l'aimais bien.

Nostalgie (encore ?) du temps ou je me levais a 10 heures pour manger un yaourt au Nutella toute seule dans mon minuscule jardin - meme que c'était jouissif, oh que oui. Maintenant je révise le bac, alors le matin c'est biscotte et puis c'est tout. J'ai bien envie de m'acheter des Docs Martens oranges, et de claquer 45e pour servir cet infame systeme capitaliste qui aura exploité, à l'autre bout de la chaine, deux pauvres ouvriers (un pour chaque chaussure) qui maintenant voient orange dès qu'ils clignent des yeux. Dans la catégorie j'ai envie, j'ai envie d'un Polaroid, d'un Reflex a moi rien qu'a moi mouhaha, de cours de photo l'an prochain, de repartir en Jordanie, d'avoir un appart a Paris et des études pas trop prises de tete (sur ce dernier point, rassurez vous, j'ai laissé tomber). Ah oui, j'exterminerais bien tous ces bureaucrates de l'éducation nationale aussi, allez savoir pourquoi. Et puis ce soir, j'ai une heure de conduite et j'ai pas du tout, du tout, du tout envie d'y aller, je vais encore foncer dans les voitures stationnées et prendre mes virages a gauche trop larges et ceux a droite trop serrés. Oui je me décourage, je me dis que j'aurais du me remettre au vélo, c'est pareil, et puis a Paris y a le métro de toute facon. Pourquoi je raconte ma vie ? Parce que ca faisait longtemps, parce que je suis fatiguée d'écouter celle des autres aussi, probablement. Et si je faisais un concours de nouvelles (pour de vrai, cette fois, de vrai de vrai) ?
C'est rock'n roll d'avoir des enfants ?
Si au moins il faisait vraiment beau.
J'ai envie, d'un Polaroid, d'un Nutella au yaourt, d'un appartement a Paris, d'une apres midi à Bercy, de soleil, de confiture d'abricot, de sourire, de camper dans la boue, d'écouter n'importe qui jouer de la guitare sur les champs de Mars avec des Pimousses et un pack de bière (comme hier en fait), d'exterminer tous ces bureaucrates de l'Education Nationale, d'aller aux Solidays ET voir Jack White à la Cigale sans que ca pose probleme, de me vautrer dans l'herbe, de faire un autodafé de cours d'allemand, d'un Reflex rien qu'a moi, d'avoir du talent et des Docs Martens oranges, de me balader en foret sous la pluie, de me balader a Paris sous le soleil, d'etre libre, de jouer, de la faire rire, de les voir, d'un Noel enneigé comme sur les dessins d'enfants, de randonner dans le désert, d'etre seule, d'etre entourée, d'avoir confiance en moi et moins froid aux mains.
C'est redondant, je sais, c'est le non - renouvellement de la médiocrité.
Comme j'aimerais etre quelqu'un d'autre parfois.

- Si tout va bien, si j'ai le courage de me battre (encore) bec et ongles contre l'autorité parentale, je vais voir JACK WHITE le 29 a la Cigale. Rien que cette idée éveille la groupie qui sommeille en moi. Mouhaha. -
Edit : J'y vais, mes aïeux, quelle journée ca va etre.

Vendredi 19 juin 2009 à 11:32


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C'est fascinant, je pensais pas que l'on pouvait avoir le mal d'un pays qui n'est pas le sien.


Cette douceur qui pique les yeux, cette bercante nostalgie, un présent quotidien qui, brusquement, devient un passé que l'on se surprend à regretter. Cette nostalgie anticipative, cette légere écume amere qui voile les sourires a venir, cette certitude floue qui flotte au milieu des débris des
souvenirs éparpillés : que le temps passe vite. Ces blessures cruelles qui, par la force de l'habitude, deviennent un passage obligé, presque rassurant. Tous ces "déja", ces "si vite", ces regards rétrospectifs, ces soupirs mélancoliques, ces errances stériles a la recherche de jours que l'on a pas vu s'envoler.
Apprendre à voir, réapprendre à vivre. Quand le radeau chavire en pleine mer, brisé par l'arbitraire de la vie, on s'accroche aux radeaux des autres, en se répétant que c'est la vie-qu'on y peut rien. On en veut a la terre entiere, on se sent bouillir de l'intérieur, et cette furieuse envie explose, cette envie d'ailleurs, ce désir insatiable de partir, loin, vite, retrouver, dans une solitude confiante, une sérénité perdue. Se faire happer par un autre tourbillon, jeter à la mer ces phrases dénuées de sens et s'envoler, libérée des cordes qu'on s'est soi meme enroulées autour des poignets. Ou bien c'est le repli. Le mépris de tout, cette volonté de trouver cet ailleurs en soi meme, cette soif de dénicher enfin ce coffre intérieur, comme un abri protégé des vents, des ouragans et des averses, dissocié du monde extérieur par le mur des reves inassouvis, et se claquemurer en soi meme, pour y trouver la paix que le monde effrite chaque jour, pour y trouver la confiance qu'on a perdue en les autres. C'est dans cette obscurité rassurante que l'on déniche, sous un tas de cartons rongés par l'humidité, des souvenirs oubliés, vicieux conquérants qui se métamorphosent vite en regrets.
Alors on se recroqueville dans ses soupirs et dans les méandres de ses phrases incompréhensibles, et on s'endort enfin, rassurée d'avoir retrouvé un semblant d'équilibre que le prochain orage viendra briser.

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