Nostalgie Anticipée.

Dimanche 22 août 2010 à 21:54


Il y avait nous. Un petit carré de ciel étoilé à travers le vélux ouvert. Et une certitude, amère et bouillante, acide des regrets anticipés.
Je hais les veilles de départ et les lendemains de retour.
Il y a avait de la musique, de la musique, et puis de la musique. A en rendre fous les voisins. Il y avait du bonheur aussi, qui irradiait de ces choses simples qui nous faisaient rire. Un chemin bétonné sous la lune, une plage étoilée, trois guitares et un jeu de société. La douceur des jours et des nuits qui s'enchaînaient, avec tendresse presque. Le bonheur qui crissaient sous nos pieds, qui s'envolait au vent de la mer.
Et (re)découvrir la beauté du mot ensemble.
Tout simplement.

La plus longue des enumérations n'y suffirait pas, mais quelque part à l'intérieur, j'ai une montagne de souvenirs d'or, un immense soleil pour les jours de tempête à venir. Et des promesses, par brassées entières.

Cette année je me tiens droite, je mange moins, je ne commence pas à fumer, je contrôle mes dépenses, je ne laisse personne s'éloigner de moi plus de cinq jours, je deviens une fille organisée et j'ai mon concours.
On y croit.

Mercredi 4 août 2010 à 21:52





Passez de bonnes vacances.

Mercredi 4 août 2010 à 21:46

Le monde moderne, petit théatre de l'absurde.
On se bat sur les plateaux et dans les plaines oubliées d'Afghanistan, des guerres qui s'enlisent, des soldats qui ne savent plus trop ce qu'ils défendent, las de jouer les gendarmes dans un monde qui les dépasse, las de se battre pour la paix. Quelle triste ironie, "se battre pour la paix", nécessaire ironie dans ce théatre de l'absurde, cette comédie burlesque de l'Humanité déchirée, où l'on évite de prendre trop de recul sur les choses pour ne pas s'apercevoir que des centaines, des milliers d'hommes meurent pour rien à l'autre bout du monde. "Cachez cette guerre que je ne saurais voir..."  Mais on préfere ne pas penser aux batailles ignorées du grand public, sacro-sainte divinité sans yeux, sans bouche et sans conscience, par peur de se retrouver face au mur de sa propre impuissance. Alors à cela, on préfere l'indifférence, le divertissement selon Pascal qui détourne l'homme du nihilisme pour mieux de faire plonger dans l'individualisme. En 2008, l'effondrement des cours alimentaires à la Bourse a empêché les Etats Unis d'exporter leurs excédents alimentaires, notamment aux pays d'Afrique. Des milliers de tonnes de blé, de riz, d'orge pourrissaient dans les entrepots américains, tandis que des enfants mourraient de faim à l'autre bout du monde. Et tout le monde trouve ca normal, parce que c'est comme ca que le monde marche : les fluctuations d'argent virtuel, dirigées par quelques grands, décident de la vie (ou de la mort) de milliers d'autres. Mais c'est loin, c'est ailleurs, ca ne nous regarde pas, et puis apres nous on y peut rien, ici aussi c'est la crise, c'est le président qui l'a dit... Par peur, par recherche de confort, on se claquemure dans cet absurde auquel on croit dur comme fer, auquel on trouve meme des raisons d'etre, "la réussite sociale", le confort et la sacro-sainte sécurité, gardiens de l'aveuglement occidental des sociétés industrialisées, "développées".
Et l'on ose parler de progrès...
L'existence aujourd'hui ne peut plus se vivre seul. Face au besoin gradissant de repenser la vie en société, l'individualisme exacerbé n'est qu'un fragile cocon qui se fait passer pour une forteresse indestructible. Mais il suffirait de trois fois rien, que l'Iran attaque Israël, que la Corée du Nord lâche ses missiles, pour qu'une guerre que nous ne soupcionnions pas vienne faire voler en éclat nos pavillons de banlieue, nos richesses et notre confort sécuritaire. Pendant que l'Occident, assis sur son canapé avec une bière, avait les yeux rivés sur un ballon rond en Afrique du Sud, des enfants mourraient dans les bras de leurs meres.
Ne dites pas que vous ne saviez pas. Ne dites pas que vous ne pouviez rien y faire.

Ce texte est un rien trop tiers-mondiste, je le reconnais. Mais la liberté est loin d'être quelque chose d'acquis. Et nous ne sommes pas seuls sur cette putain de Terre.



"Penser les droits de l'homme, s'atteler à la tache infinie de les fonder ou de les réaliser fait partie du devoir d'humanité. La liberté de pensée sans le devoir de l'exercer n'est qu'une virtualité qui, tôt ou tard, ira agoniser sur les rives nauséabondes du conformisme et servira d'engrais aux malheurs publics qui en découlent." (JM Fisher)

Mercredi 4 août 2010 à 21:18

Les post se raréfient, vacances obligent. Moins on a de choses à faire, plus on a la flemme de les faire...
Je n'aurais pas dû poster mon précédent article. M'enfin, maintenant qu'il est là...
Je ferais bien un état des lieux de ma vie en ce moment,  mais ca manquerait singulierement d'utilité. Ceux qui tombent ici par hasard ne me connaissent pas, par conséquent s'en foutent, et ceux qui tombent ici on purpose me connaissent, donc ils savent ce qu'il y a à savoir. C'est cool hein ? Je repars demain, ma valise n'est toujours pas faite et il faut que je passe à la banque. Misère.
Mais comme il n'est que 14h23, je ferais bien une petite chronique, histoire de changer des  sempiternelles lamentations égocentriques qui ont précédé. Ca vous ferait du bien. Et puis à moi aussi. Et puisque les vacances, c'ets l'occasion de sortir tous les albums et les bouquins qu'on a eu la flemme d'écouter/lire pendant l'année...
La musique d'abord. Mon MP3 agonise, alors je le bourre de musique avant qu'il ne lâche définitivement. Musique que je dois essentiellement à Anthony, merci à lui.
Il y a Grace Slick. Classique, organique. Une voix pareille, ca ne se rate pas, surtout accompagnée de tels musiciens. Alors je fouille dans les tréfonds d'internet et de ma chambre, et à force de remuer des pixels et de la poussière, j'ai (re)trouvé les Jefferson. Airplanes d'abord, Starship ensuite. Avec une légere préference pour les premiers, dans le sens où les Jefferson Airplanes ont laissé, à mon avis, plus de place à la voix de Grace Slick que ne l'ont fait les Jefferson Starship. White Rabbit et High Flyin' Bird restant mes préférées, celles où cette voix s'exprime avec le plus de profondeur, de puissance, de nuances. C'est beau, c'est bon, c'est psyché.
Dans la branche des Jefferson, Il y a Hot Tuna, formé par le bassiste et le guitariste des Jefferson Airplanes. Alors la, c'est du psychédélique pur et dur, l'archétype du groupe californien chevelu sous acide. (Quand on pond des albums que l'on titre Phosphorescent Rats, on est hippie et on s'assume.) Archétype nuancé tout de même, avec une solide base blues; acoustique d'abord, électrique ensuite. Et c'est bon, ca sent le far west et la route 66, le Colorado et une guitare sur le dos, ca donne envie de bouger, de foncer en voiture avec des copains et de s'en aller loin, comme ca, d'un coup. Du blues psyché et un peu fou ; tout ce qu'il faut pour faire un bon groupe. (Je ne comprend pas qu'ils soient pas plus connus. Une machination, sans doute.)

Voila pour la musique. J'avais envie de parler des Grateful Dead et puis de Karen Elson mais j'ai eu la flemme, alors je suis partie faire un tour. Je suis reviendue, et j'ai toujours la flemme. Donc ca sera pour une prochaine fois.
J'ai aussi un texte tiers-mondiste qui va envoyer du paté en réserve, dû à la lecture récente et pâssionnante de French Doctors (Olivier Weber pour ceux que ca intéresse), un pavé de 600 pages sur l'histoire de MSF et, de maniere générale, de la médecine humanitaire. Ou comment se rendre compte qu'il devient tres facile de détester le genre humain, dès qu'on ouvre les yeux sur le monde...

Et comme mes copains ont du talent, je suis gentille, je linke :
Alexandre, des paroles, de la poésie.
Anthony,
un délice à la lecture. Touchant.
Morgann, de la philosophie et de la physique quantique. Boum.
(Voilà, j'ai tué votre anonymat sur le oueb, haïssez-moi.)


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