Blanc.
Le vide indigeste. Et pourtant si vous pouviez voir tout ce qui tonne et résonne dans ma tete, si vous pouviez savoir tout ce qui tourbillonne sous mon crâne. Tout ce qu'il a fallu que j'oublie pour pouvoir apprendre, tout ce que qu'il a fallu que j'enterre dans les poussières du souvenir... Suffisamment pour rendre inconsciente la monotonie des jours, pour la noyer dans un millier de minuscules objectifs dérisoires, "finir la semaine", "avoir appris ce cours avant ce soir", "avoir ce putain de concours". Et se retrouver face a soi-meme a mi-course, avec ces mots perdus qui n'en finissent pas de s'effilocher, à tenter de mesurer l'ampleur de tout ce qui a changé, a distinguer le profitable du regrettable, et a tenter de retrouver ces mots noyés dans les automatismes inconscients, dans ces petits riens qui rendaient les jours presque heureux, de ce bonheur idiot de l'imbécile qui se force a ne pas trop réfléchir...
Et cet immense bonheur, conscient celui-la, ivre meme de sa propre conscience. Constater qu'on a eu raison de croire en l'amour, celui qui fait vivre plus fort, celui qui fait exister.