Nostalgie Anticipée.

Samedi 28 juin 2008 à 13:43




Qu'est ce qu'on peut vraiment attendre du bonheur simple de vivre, un parapluie rouge, la main dans le sac de grains a la Amélie Poulain, l'eau chaude, trop chaude qui roule et cascade sur la peau ? Ne faut-il pas plus que le bonheur de l'individuel pour faire une vie ? Les épicuriens disaient que pour jouir de l'instant, l'homme devait etre libéré de toutes ses craintes et en priorité de celle de la mort. Pour laisser venir la mort avec sérénité, il faut avoir la sensation, réelle ou fictive, d'avoir réussi à accomplir quelque chose, d'avoir fait ce pour quoi on était la et par conséquent de n'avoir plus rien a y faire. Autrement dit, donner un sens à sa vie. Un but. Une échéance. Quelque chose qui mérite bataille. Etre heureux, profondément et pleinement heureux, oui. Mais il faut plus pour apprivoiser le spectre de la mort, d'une menace en faire un repère. J'ai une vie dans les mains, comme un chantier phénoménal, avec la sensation tenace d'avoir énormément de choses à construire mais sans savoir quoi ni par où commencer et en voyant avec terreur l'avenir se rapprocher a grands, tres grands pas. Et si la premiere chose a faire, c'était de...
Je me suis assise sur ce banc-la, le ciel était lourd et au moins aussi chargé que ma conscience, et c'était cela qui me torturait : mon esprit, méprisant de la sérénité lumineuse a laquelle j'aspirais, qui aiguisait mes pensées stagnantes en fleches de douleur. Je me suis assise et j'ai respiré. J'ai fermé les yeux et ai voulu substituer à la vue tous mes autres sens, et j'ai tout écouté : le murmure de la ville, les pas des passants, le vent au-dessus des arbres, les ailes des oiseaux lorsqu'ils s'envolent ; et j'ai tout senti : le bois sous moi, le sol sous mes pieds, mes jambes l'une contre l'autre, l'air sur ma peau. Je ne sais pas combien de temps je suis restée assise, plongée dans cette douce somnolence bercée par mes sens. Je me suis relevée et suis partie avec la formidable sensation d'être vivante.
Et si c'était ca, la premiere chose à faire...

[ D'la douleur en intraveineuse, et aller. Non j'irai pas, pas deux fois, meme si j'en crève d'envie. ]

Vendredi 27 juin 2008 à 13:03




( Paris, Marais )


Il y avait comme un goût amer d'adieu dans ta voix ce jour la, comme le reflet terne et mélancolique des nuages gris du ciel, comme un soupir dans cette main posée sur ma tête, quelques instants. J'ai cru voir une lourdeur résignée dans tes pas qui traînaient un peu trop sur le trottoir de la gare, une légere tristesse au fond de tes yeux peut-etre.
Je t'aimais bien et j'aurais voulu parler un petit peu, quelques instants, parler d'avenir, de demain, te rassurer peut etre et moi en même
temps. J'aurais voulu te dire que cette lourdeur n'avait pas raison d'être, qu'on se reverrait, que ce n'était que le début d'une amitié, tant d'autres banalités usuelles auxquelles même moi ne croyait pas vraiment mais qui auraient eu le mérite d'étirer un peu nos tristes sourires.
Mais j'y crois encore : ce n'était pas un adieu, non.

Jeudi 26 juin 2008 à 20:34



(44th Square Fontaine des Innocent Paris.)

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Mouhaha. Ayé. Je vais surveiller le courrier. Un billet SNCF. Pour moi. Pour le Finistère. Le 14 juillet. A 09h05. Pour le Finistère. Ouais.
Je suis bougrement contente et c'est rien de le dire.
YOUPI.

_

Je n'en peux plus de ces sautes d'humeur. De ce vague à l'âme chronique. Ca suffit maintenant. Le jeu est terminé.
Ma poche est bourrée de mots que je n'ose pas dire. D'amour. De désillusion. D'espoir. D'émerveillement. Si vous vouliez bien prendre le temps de taire le Monde suffisamment longtemps pour que je parle, vous verriez tout ce que j'aurais à dire...
(Regarde le ciel lorsqu'il est de ce bleu intense et vertigineux, et imagine quelque chose de plus intense et vertigineux encore. Ca ressemble à ça, mais en plus beau encore.)
C'est beau la liberté.

Hey my darling, hey my darling, hey my darling Clementine ♪

Vendredi 20 juin 2008 à 13:13



( Paris )

Et depuis que je ne vais plus au lycée, j'ai l'impression idiote mais réelle d'etre libérée. Dans mon corps et dans ma tete. De tout mieux sentir, de mieux profiter de tout ; des réveils pelucheux et des apres-midi glandesques, du soleil qui ne vient pas et des soirées rallongées, du bruit des pages qui tournent et du toucher du papier granuleux. Je relis tous mes écrits du début de l'année et c'est comme si je montais sur une colline et que je voyais pour la premiere fois tout le chemin parcouru en si peu de temps. Moi qui avait tellement l'impression de stagner perpétuellement dans mon eau croupissante. Je suis loin, je suis haut : j'ai trouvé (en lui) des miettes de ce trésor qui me manquait tant, de cette manne si convoitée ; l'assurance, la confiance en soi. Comme quoi, je trébuche, je balbutie, mais j'avance, mine de rien... (Merci, tous)
& Bon Courage aux passeurs de bac.

Lui, je l'aime.


Lundi 16 juin 2008 à 12:52



J'étouffe.


La fille parfaite n'existe pas. Pas. En tout cas ce n'est pas moi. Il faudrait que je prenne le temps. Le temps de dire au revoir comme il se doit. D'arreter de becher ces metres cubes de matiere grise dans lesquels je m'embourbe. De respirer lentement. De mettre ces images qui défilent en boucle sur pause. Mais la machine a penser tourne toute seule. Et d'autant plus avec cette histoire. Puisque je n'avais ni le droit de m'en vouloir, ni celui d'avoir pitié, j'ai pris la liberté d'y réfléchir et j'ai pas fini. J'ai trop d'idées qui tourbillonnent en meme temps. Et j'étouffe.
Je ne prends pas la liberté de laisser divaguer mon imagination sur quoi que ce soit d'autre que moi-meme et ma vie. Rien d'autre que ca, point final.
Et puis zut. Soyez heureux dans vos bulles hermétiques et laisser moi me battre au milieu de mes vagues noires et glauques. Soyez heureux, c'est tout ce que je demande.


J'ai pas le droit d'etre comme ca. Pas avec la chance que j'ai.
Et ca vous fait rire...
Merde.

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