Nostalgie Anticipée.

Mercredi 24 septembre 2008 à 18:50



( La beauté du Néguev. 2006 . )
Si seulement j'avais eu un bon appareil photo.


Le soleil éclot. Comme une rose, répand majestueusement ses pétales dorés, embués de rosée, timides et endormis encore. On court en-dessous, sur le béton gris. On roule. On s'aime comme on s'agresse. Au milieu de la foule compacte, comme noyé dans un courant, un vagabond
Il ne va nulle part. Il ne vient de nulle part. Tandis que les autres dépensent, projettent, organisent, dominent, réussissent, lui vit. Trois notes de Duke Ellington résonnent dans ses oreilles. L'accordéon chante dans ses jambes, les jettent en avant, le propulsent. L'éternel sourire de celui qui a trouvé un sens a sa vie de chaque jour rayonne sur son visage. Semble déteindre un peu sur les passants mornes qui le dévisagent d'un oeil curieux. Ses semelles laissent a chacun de ses pas un peu de la terre ocre du Colorado sur le bitume fade de Seattle. Un peu de l'air mordant des Alpes sur les pavés de Paris. Un peu de l'ahurissante beauté du Néguev en bas des tours de Tel Aviv.
Au lever du soleil.





(je sais, les articles suivants sont tous petits minuscules. Je n'y suis pour personne.)


Samedi 20 septembre 2008 à 12:03

 

Sweet Old Home.
Beaujolais 2008.

 
Un soupir se meurt à l'extrême seuil de mes lèvres, comme au bord d'un gouffre obscur, comme au pas d'une porte vers un sombre monde de chaos. Une poupée de jute crevée, remplie d'ouate. Un trésor rouge qui coule avec peine dans mes veines, apporte le fruit de cet esprit en jachère a une main tremblante, trop hésitante. Le stylo bave et le papier absorbe. Une tache d'encre, une tache de larme si amère qu'elle en a effacé les mots.
Serrer les paupières dans un refus panique de laisser le monde parvenir jusqu'à cette âme enfiévrée, perdue dans les méandres infinis de ses cauchemars, dans le courant impétueux de ses émotions qui se noient les unes dans les autres et s'échouent, brisées, insensées, sur le rivage de ces paupieres hermétiquement closes.
Elle releve la tête dans un effort qui la brise et l'achève. Elle tombe. Tombe. Tombe.  -

Ce n'est qu'un texte. Ce ne sont que des mots.
Du vent.

Jeudi 18 septembre 2008 à 19:15


[ Le pere la mere la fille le fils le saint Esprit
Aimeraient bien de temps en temps pouvoir s'conduire comme eux ]


J'ai le moral qui se tord la cheville (c'est douloureux).
Confiance, tu as dit ?
Je devrais avoir l'habitude pourtant, de toujours donner plus que ce que l'on me rend. Suis-je donc la seule a savoir m'engager entierement dans une relation ? Sans doute, ai-je une vision trop idéalistement absolue des choses. Tout donner, c'est prendre le risque de tout perdre.
Monter, monter, tendre la main et s'effondrer sur soi-même.
Je me suis tant retournée dans mon lit. Tant inquiétée. Maintenant, je ne peux que respecter, te voir cogiter et m'effacer, tout en douceur et compréhension. Me taire et ressasser cette amertume qui finira elle aussi par s'effacer. Comme toujours.
Je vais bien, tout va bien ♪ .
Dérisoire.


"On ne peut s'apitoyer sur soi-meme que lorsque nos malheurs sont encore supportables. Au-dela, on ne peut rien faire d'autre qu'en rire." (Persépolis)
Je m'apitoie donc, et te regarde rire.

Mercredi 17 septembre 2008 à 19:13



" Everybody's got to learn sometime."


Je chancelle sur mes jambes. Ma confiance en moi-même s'étiole un peu. Il a suffit de peu : un peu de travail, un peu de pression, beaucoup de nouveauté, des séparations brusques, de la fatigue accumulée. Comme quoi. Cette assurance ne tient qu'a un fil que je ne dois qu'a toi qu'il tienne encore. Ce n'est pas la premiere fois qu'un trou apparait brusquement au détour de mon chemin tordu et cabossé. Mais c'est la premiere fois que toi, tu m'attends aussi pres du bord, penché au-dessus du vide pour me tendre cette main tant espérée. Une raison de ne pas baisser les bras. Ca va passer, comme toujours.
Je travaille et somnole le reste du temps. Oui, je vais moins écrire. C'est la première fois que je me rend pleinement compte de toute la valeur du temps.




Samedi 13 septembre 2008 à 18:35



( Marais . )

N'oublie pas la commande de la librairie. De passer à l'auto-école. D'aller te faire recenser. D'appeler pour le théatre. De chercher un cadeau pour elle.
D'acheter de la laine pour un vrai atébas. De recoudre le pantalon déchiré. De passer à la banque. D'imprimer tes photos.

La routine a repris ses marques. Les jours se suivent et se ressemblent jusque dans leurs différences. On s'adapte à tout. Les nouvelles du vaste monde passablement révoltantes glissent sur nos esprits anesthésiés, (presque) sans y laisser la moindre trace tant nous sommes abrutis d'informations, saturés de faits et de chiffres. Tous ces évenements sensés nous "ouvrir au monde" et a la chance que nous avons d'etre ce que nous sommes, ou plutot d'etre la ou nous sommes, provoquent l'effet inverse, comme si apeurés par ce chaos environnant, les grands mangeant les petits, nous nous repliions dans la confortable douceur de notre quotidien. Nous sommes révoltés (comme on nous dit de l'etre) par une femme qui refuse si catégoriquement de vieillir qu'elle "met bas" dans un but purement égoiste, a des triplés qui auraient l'age d'etre ses petits enfants et grandiront éduqués par celle qui aurait du etre leur grand mere; révoltés par des images se voulant révoltantes d'enfants accablés par la faim ou par la violence, révoltés par des chiffres qui, finalement, veulent tout dire : un humain sur six vit dans un bidonville. Nous sommes révoltés, oui. Et apres ? "C'est comme ca". "On ne peut rien faire", "on a pas les moyens". Les dons aux associatiosn caritatives s'apparentent plus à une volonté de soulager sa conscience que d'apporter une réelle aide, plus qu'une aide humanitaire, une aide humaine. Nous foncons dans le mur., alors nous faisons semblant de ne pas voir, nous soupirons, disons "c'est révoltant", et attendons la prochaine vague d'informations avec résignation.
On a pas besoin de tout savoir.

Parce que pendant qu'un enfant meurt ou tue dans un coin quelconque de la Terre, une rose se fane lentement à la lumiere tremblante d'une bougie et nous dissertons.
Je suppose qu'a mon age, je ne suis pas sensée me préoccuper de ca mais "profiter de ma jeunesse". J'en profite, tres chers. J'en profite...
Mais quand même.
(Oh, ta gueule.)

Canned Heat, et je vous conseille tres beaucoup d'aller écouter les autres, passque c'est tellement grouvant que j'ai eu un mal de chien a choisir laquelle mettre. Woodstock 69, ca devait etre quelque chose, quand meme.


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