Nostalgie Anticipée.

Lundi 26 avril 2010 à 23:49

Juin est mort.

"Non, vous n'etes pas attentionnés, ni attachés, ni dévoués, vous êtes juste plus ou moins matures, inévitablement égoïstes. Vous ne vous posez pas de questions, jamais, et c'est vous qui laissez mourir l'amour dès qu'il s'use. Il a suffit de cinq jours et sept cents kilometres, tu te rend compte de ca, cinq jours seulement, et pfouit, plus rien... Bien sur ca ne s'est pas passé d'un coup, du jour au lendemain, non, c'est un "plus rien" progressif, une lente agonie, comme les fleurs un peu tu vois, les pétales qui tombent une par une, on les voit tomber mais on ne peut rien faire, t'as déja connu cette sensation d'impuissance ? Non, bien sur que non. Toi, tu es de l'autre coté des larmes, tu l'a toujours été, et je mélange tout, et je m'embrouille, et je me hais, encore oui encore, comme si il n'était que question de ca au fond, avoir un objet vers lequel diriger sa haine - ou son amour - mais c'est con l'amour, ca n'est jamais qu'une question de chance au fond. Rentrer au port sans tout qui crame, comme chantait l'autre. Ben tu ne le vois pas, mais ca crame la dedans, ca brule dans les flammes de l'ennui, parce que oui ca brule l'ennui, mais toi tu ne connais pas ca non, je suis mauvaise pardonne-moi. Fous moi la paix."
Qu'ils sont lourds, ces soirs ...

J'ai oublié, vois-tu. Tout. Le souffle et le sourire et les nuages et les mots qui ne veulent rien dire, j'ai tout oublié, le bleu des belles histoires, celles dont on ose croire qu'elles dureront toujours. J'ai tout oublié, ca s'est noyé de l'autre coté, dans les "plus jamais ca", et puis c'est tout, mais ca va au fond, au fond... L'agressivité comme exutoire, pardonnez moi, et - oh, je suis tellement pitoyable, si vous pouviez voir.
Mon gouvernail est parti dans les flammes, et depuis j'ai cessé d'espérer rentrer au port sans tout qui crame, et que lui-meme n'ait pas cessé d'exister ... Les rues ne sont que des fleuves de feu, ou se consument les amoureux. (Mano Solo.)

Juin est mort.

Mercredi 14 avril 2010 à 18:41

http://bidula.cowblog.fr/images/3538919009a260e0d415b.jpg

Souvenances.

Lundi 12 avril 2010 à 21:47

http://bidula.cowblog.fr/images/DSC05328.jpg


Ô sombre héros de l'Amer.

Dimanche 11 avril 2010 à 13:43


http://bidula.cowblog.fr/images/IMG0383.jpg

Ils boivent à la santé, des putains d'Amsterdam...

Mercredi 7 avril 2010 à 20:49

Ca fait terriblement bobo, mais un jour je m'acheterai un Polaroid. Pour les couleurs.

Maus, ou quand l'homme joue au chat et à la souris.
Je sais pas vous, mais je deviens terriblement sceptique dès qu'un bouquin ou un film se met à vouloir parler de la Shoah. Loin de moi toute volonté de minimisation de cette horreur, mais c'est une horreur tellement abordée, analysée, cinématographiée, disséquée et observée au microscope optique à lumiere polarisée analysée qu'on pencherait presque vers une banalisation de l'Holocauste dans la culture de masse. Je crois même qu'un sociologue en a fait un syndrome qu'il a appelé le point *je-ne-sais-plus-quoi* : une conversation a atteint le point *je-ne-sais-plus-quoi* quand quelqu'un en vient à parler des camps de concentration (la probabilité que je sois en train de vous raconter une immense connerie est d'environ 0,79. Mais j'me rappelle avoir lu ca quelque part. Anyway.). Scorsese a même réussi à l'aborder, et même plus que ca, a en faire un des sujets principaux de son fantastique, incroyable, époustouflifiant Shutter Island (la schizophrénie n'a pourtant à priori aucun rapport avec le nazisme, eh ben comme quoi), si ca c'est pas du traumatisme collectif...
Sceptique donc face à tout bouquin, film, documentaire qui se veut une analyse de l'horreur nazie. Et plus sceptique encore quand il s'agit d'une BD.
Sauf que ca, ca, ca n'est pas juste une BD. C'est vrai, on se dit "tiens, c'est original de raconter un des génocides les plus atroces de l'histoire de l'humanité en bande dessinée, voyons voir ce que ca donne" - ben je vous préviens tout de suite, vos yeux ne s'en sortiront pas secs, quelque soit votre degré d'émotivité. Parce qu'il y a tellement de justesse dans la manière dont Art Spiegelmann raconte ce qu'il n'a pourtant pas vécu, tellement de douceur dans le trait de crayon, tellement de sensibilité dans le déroulement du fil de la petite histoire qui, conjuguée aux évenements d'alors, forme la Grande Histoire, celle que l'on apprend dans les livres. C'est la toute la beauté de Maus : un récit profond, intérieur qui veut retracer, bien plus que l'histoire d'un survivant à Auschwitz, l'histoire d'un Homme. Un homme digne jusqu'au bout de l'enfer, un homme simple, un homme profondément vrai. Et derriere l'histoire du pere, déporté polonais, malade mais désespérément accroché à la vie, se dessine plus discretement l'histoire du fils, de l'homme derriere le crayon, d'un enfant sans mère et auquel les nazis ont volé un frère, qui accompagne son pere dans l'exhumation lente, progressive et douloureuse de ses souvenirs. Une oeuvre entre deux époques, la société d'aujourd'hui dans laquelle on banalise l'horreur pour la rendre plus supportable, et celle d'hier, on l'on découvre toute la réelle dimension de cette horreur à laquelle on nous habitue, une horreur implacable, au delà de tout. L'horreur humaine derriere la douceur d'un trait de fusain, ca donne deux tomes d'une oeuvre belle, amère, drole parfois. La BD comme neuvième art.

<< Page précédente | 1 | Page suivante >>

Créer un podcast