"C'est toujours quand tu dors que j'ai envie de te parler ..."
J'aime, j'attend, je me saigne à espérer. Je crache trois mots minables dans le néant de cet orbite autour de moi-meme, qui d'ailleurs n'est plus lu par personne. Non-écrivain imposteur, mots volés a la vie, vie qui ne m'appartient pas. Les rues ne sont que des fleuves de feu ... Que voulez vous que je vous dise. Et ces images qui ressurgissent, déferlantes agressives, toujours quand je m'y attend le moins. Une nuit entre deux formules de maths. Deux souvenirs, monumentaux grains de sable... J'aurais presque le coeur qui bat de ne plus battre pour rien.
Si je ne me barre pas d'ici, c'est par pure sentimentalité. Il y a des mots que ca me ferait mal au coeur de perdre. Et puis par espoir, évidemment, toujours. Celui que tu repasses ici, un jour ou tu me feras la grâce d'avoir le temps. Ou toi, mon ange déchu. Ou toi, ô mince sourire d'une soirée enfumée, d'un Paris rempli de douceur. De toute facon, ca ne coute pas bien cher, de continuer à croire qu'il y aura quelqu'un, dans ces nuées virtuelles, qui s'attardera sur ces fumées.
Pliée entre le rire et les larmes. I'm afraid I lost myself.
Qu'elle est belle quand elle trace, de trois traits de crayon rageurs, l'histoire douce-amère, violemment tendre de ses douleurs secrètes. Et qu'ils sont beaux lorsqu'ils s'inventent les pinceaux de leur toile future, lovés dans l'amour de leurs sourires. Qu'ils sont beaux ces êtres, si fragiles dans les creux de leurs souffrances acidulées, et qu'ils sont beaux lorsqu'ils chutent, lorsqu'ils pleurent, lorsqu'ils ne comprennent plus comment tout a bien pu s'évanouir aussi vite. Qu'il était beau dans ses larmes, dans ses appels à l'aide, dans la tragédie de sa douleur, dans l'immense force de sa dérisoire humanité. Qu'ils sont beaux ces hurlements de rage et de haine, ces hoquets de désespoir, ces tremblements de tristesse, comme autant d'hymnes splendides et grandioses à une vie tendrement, cruellement indifférente mais que l'on ne peut s'empecher d'aimer, d'adorer, avec la rage désespérée des amants qui vivent leurs derniers instants. Quatre mots gorgés de niaiserie : la vie est belle.