Nostalgie Anticipée.

Jeudi 28 mai 2009 à 18:11

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Eucalyptus sous une pluie de février.

Les lilas refleurissent parmis les cendres éparses de mes souvenirs, consumés par le doux feu du cycle des jours. Magnifiques cendres, splendide urne funéraire, monument érigé a la gloire de ces pépites de rien, collectées, admirées, gardées comme les trésors qu'elles deviennent à la lumiere blafarde d'un présent toujours trop réel. Les lilas refleurissent, timidement ouvrent leur pétales, attendent le lever du vent pour exhaler leur parfum, ode a la tendresse d'un quotidien hors du temps. Le vent se leve et les lilas balancent. Hésitent à pleinement fleurir encore. Tiraillés entre l'incertitude d'un avenir brumeux et la chaleureuse froideur d'un passé trop bien connu.
L'éternel dilemme raison/envie. Mais si la raison doit etre l'autel sur lequel je sacrifie une jeunesse dont la trop pleine conscience d'elle meme et du futur en efface, déja, les attraits, je chosirai l'envie,  je choisirai la passerelle bancale qui s'ouvre vers l'horizon inconnu, plutot que le pont stable qui m'emmene découvrir ce que j'ai déja trop vu. Le bonheur ? Une chimère, la plus belle des chimères, qui donne un élan a nos chancellements intérieur, dont la recherche désespérée n'est finalement que le reflet d'une peur panique de la mort. Le bonheur, cette ombre qui se dérobe a nos yeux dès qu'on s'en approche, qui nous fait prendre conscience de sa présence que lorsqu'on s'en éloigne. La plus belle et égoiste des croisades. A laquelle on se résigne plus qu'on ne s'y précipite, horrifié par la paleur d'un quotidien trop fade. On recherche le bonheur, avidement, on le guette, on le traque, et ce n'est que lorsque, une fois réfugié dans la douceur d'un abri intérieur, libre d'errer dans ses souvenirs, l'on s'apercoit que l'on a été heureux, sans en avoir seulement conscience. Car le train roule, le paysage défile, la roue tourne, impacable et arbitraire, toujours plus vite.
Alors, les principes, faut il que ca soit si important ? Mais a quoi bon être, si l'on vit en traitre à soi meme ? Mais a quoi bon Etre, si on sacrifie a cette fidélité chaque opportunité de bonheur ? Comment etre fidele à soi-meme, a ses choix et a ses engagements, lorsque l'on sent que ceux ci ne nous correspondent plus, appartiennent aux convictions d'un moi passé ? Et comment prendre une décison lorsque l'on a encore rien appris sur la maniere dont on désire vivre sa vie ? Ou, au contraire, lorsque l'on s'apercoit que l'on s'est trompé ?
Au fond, dans ce monde de changement perpétuel, la pérennité est elle possible ? Toute relation n'est elle pas vouée, à force d'usure du temps, à force de tirer sur des liens pas si solides, à l'échec ? Peut on réellement faire un choix sur le long terme, compte tenu que l'on ne sait jamais comment l'on évoluera, et si ce que l'on pense aujourd'hui est ce que l'on pensera demain ? Le meilleur n'est il pas d'improviser, ne s'engager dans rien, compte tenu qu'on ne peut jamais savoir si cet engagement sera vivable sur le long terme ? (En meme temps, quelle maniere lache de vivre sa vie, et quelle frustration quand, au tournant du chemin, on s'apercevra qu'on a tout effleuré des levres, sans jamais gouter à rien... Car vivre pleinement, c'est se donner, donc s'engager. Non ?)

Les lilas refleurissent.

*Quelle digression les amis, quelle digression*

Par pulcophile le Vendredi 29 mai 2009 à 17:59
C'est vraiment dur de répondre à tout ça. Malgré tout, je crois qu'il faut rester optimiste, sans s'aigrir ni s'enfoncer dans ces questions noires, pessimistes. Y réfléchir sans en être obnubilé.
" La vie est belle ! " Oui, c'est vrai.
Injuste, aussi. Mais ça sert à quoi de le dire?

Je crois qu'il faut simplement faire face aux évènements de la vie, entier, face à soi-même. Voir les choses clairement pour y remédier, avec humilité. L'Homme croit à des principes, de beaux principes qu'il respecte et qu'il ne manquera pourtant pas de violer, porté par une force qu'il ne peut pas maîtriser.
Juste l'accepter, savoir s'en sortir avec dignité, quelle que soit la décision prise.
Rire en voyant les chamboulements que ça provoque dans nos vies, voir que finalement ça n'est pas grand-chose. Que la vie reste belle. Il faut du recul...

Vivre face à soi-même, sans se mentir, être vrai: pour moi c'est la solution qui permet de ne pas regretter, de vivre pleinement, d'oser, de s'engager, de faire des choix à des moments donnés de notre vie, des choix qu'on sait nous correspondre et qu'il ne faudra pas regretter.


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Ton blog est génial. Et toi aussi...
Par Madhani le Mardi 2 juin 2009 à 19:06
presque
 

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