Nostalgie Anticipée.

Samedi 22 mai 2010 à 23:51

Comme une comptine légere, douce et lancinante, un rythme de basse obsédant.
Qu'est ce que je vais laisser au monde ?
Quelques débris sans doute, deux ou trois nouvelles jamais terminées, oubliées dans les poussières d'un disque dur. Un livre peut-etre, j'espere, je dois. Des regrets aussi, des vagues d'amertume qui viendront affadir mes quelques mots, ceux que le temps n'aura pas trop effiloché, ceux qui resteront. Et une montagne d'amour, au milieu de ce doux bordel émotionnel.
C'est toujours à cela que l'on revient, meme trois ans apres. Trois ans de blog pour une parcelle de toile, et le sempiternel "ah si j'avais su". Une immense orbite autour de soi-meme qui n'en finit pas d'étirer à l'infini sa trajectoire, s'éloigner de son centre pour y revenir et s'en éloigner encore. Quelques angoisses anticipatives, cette foutue volonté de bien faire, de mieux faire, de faire grand, de faire éternel.

Et pendant que se consume la bougie on se déchire la-bas, et dans les nimbes de mes souvenirs deja flous se dessinent encore quelques rencontres, les enfants du désert et les dunes qui fleurissent. Et parmi les souvenirs, la conscience de l'ailleurs, ces murs dressés et ces bruits de bombes, les angoisses et la bougie, il y a une lettre oubliée au fond d'un tiroir, des mots doux tracés timidement au crayon de papier sur la feuille-exutoire (à grands carreaux 21x29.7), et l'envie dévorante d'oser. Projet, projet, projet.


"Tu viendras me voir, dis ?"

Jeudi 20 mai 2010 à 21:57


La fille dans le miroir. Elle me nargue, juste la, de l'autre coté de la paroi de verre. Je la hais. Je la hais. Je la hais.
Je hais sa gaucherie, sa maladresse, je hais ce pathétique air enfantin, je hais cette niaiserie prétentieuse. Je hais ses manieres bancales, sa voix qui trébuche sur les mots, je hais ce mépris latent, caché et presque doux, avec lequel elle me regarde.
Disparaît. Sors de ma vie. Sors de ce miroir, sors, sors, SORS !
Un poing jaillit de nulle part, brise le miroir.
Des éclats de verre, partout. Du sang dans le lavabo, un morceau du miroir enfoncé entre deux jointures de mon poing fermé, exutoire de ma haine. Elle a disparu mais n'est pas partie. Je la sens. Elle se cache. Elle est la, elle est en moi. Derriere ce visage, derriere ces joues.
Un morceau de verre dans mon point serré, effleure délicatement ma joue. Enfonce. Oui. C'est ca. Une fine trace rouge zèbre ma peau. Sa peau. Mais ca ne suffit pas. Elle se cache plus profondément. Il faut creuser. Labourer. Lacérer. Déchiqueter. Laminer. Ici. La. partout. Encore. Plus prondément. Du sang, dans le lavabo, dans mes yeux, dans ma bouche, qui coule, coule, coule sur le sol comme s'il en pleuvait. L'odeur, écoeurante. Je ne lache pas le bout de verre. Et taille, taille, taille, creuse dans mon visage, dans son visage, de long et profond sillons ensanglantés, et au sang se mêlent les larmes, les larmes acides de la conscience qui revient à elle meme, réveillée par la douleur qui naît doucement du sang qui jaillit de la peau éventrée, "mais que fais tu, mais que fais tu, mais arrete, arrete ca, elle n'existe pas, elle c'est toi, c'est ton visage que tu lacères la, arrete, arrete !", mais je ne l'écoutes pas, je ne peux pas, et les larmes coulent, coulent, coulent et ca pique, et elle fuit car je l'atteins enfin, elle fuit par les veines, par les arteres, dans les jambes, dans les bras, elle coule, mais elle est la, je sais qu'elle est la, au creux de mon poignet, cette veinule qui ne bat presque plus, elle agonise tu vois, je gagne, je gagne, j'ai presque gagné, elle va mourir, lentement, doucement, et je serai la pour la voir mourir, il suffit d'un morceau de verre et d'un mouvement sec, juste ici la, comme ca, juste comme ca, tu vois ?
Et en meme temps que jaillit le sang explose la douleur. Uniforme, écrasante, lancinante.
Elle c'est moi. Elle que j'ai haïe, elle que j'ai tuée.

Je ne suis pas une maniaco-dépressive au bord du suicide. Je m'étonne moi-meme de la noirceur des pensées qui s'échouent quelquefois sur les rivages de ma tete. Parfois, on traverse la rue juste devant une voiture, et on se surprend à imaginer ce qui se passerait si jamais elle ne freinait pas. Ces jours-là ou mes nerfs agglutinés en une immense boule de rage frappent les parois de mon crane en hurlant, ces jours la on ou explose en pleine rue, ces jours-la ou on se met à écrire dans sa tete pour ne pas s'effondrer tout à fait, pour tenter de maintenir le nez hors de l'eau, au moins jusqu'à ce qu'on soit rentrés au port.

(Musique, soupape nerveuse.)

Mardi 18 mai 2010 à 20:20

Quatre ans de théatre pour quelques feuilles volantes éparpillées sur un lit. La fin d'un monde, et c'est déja une demie-mort en soi.
Il n'y aura plus de vendredis soirs, plus de samedis d'avril dans les coulisses de la grande salle, il n'y aura plus les courses dans le hall, il n'y aura plus ce poing d'angoisse et cette boule d'euphorie, cette sensation d'avoir accompli ... Ces instants que l'on garde en soi, dans le secret d'une boite enfouie, pour mieux se promettre qu'on se retrouvera un jour, sur une autre scène, dans d'autres roles, pour s'inventer une nouvelle pièce.
Tant d'infimes "plus jamais ca" pour un au revoir en si mineur. Le début d'une révolution, la premiere fin d'une longue liste d'autres adieux.
L'avenir tant attendu, espéré, imaginé le soir dans l'entre-deux du demi-sommeil. Et maintenant ?
Changer, devenir, bâtir, loin des douceurs adolescentes; faire l'existence.
"C'est fini, terminé, terminablement fini-"

Samedi 8 mai 2010 à 16:54



HEY, HEY HEY HEY,
HEY STOOPID !


(Ca c'est l'effet révisions.)

Jeudi 6 mai 2010 à 22:01

http://bidula.cowblog.fr/images/Bonnieclydef-copie-1.jpg
Bonnie & Clyde. De toute facon ils n'pouvaient plus s'en sortir, la seule solution c'était mourir. ♪

Dr. Jekyll & Mr. Hyde. Le jour et la nuit, les rires et les soupirs. La noctambule lunatique.
J'irais bien m'enterrer dans une boîte de jazz avec un verre de bon whisky.
Je voudrais dormir, Tout envoyer en l'air et regarder Tout retomber, s'éparpiller en tendres volutes de fumée.
J'ai relu nos mots, ces mots vieux de deux ans maintenant. C'est fou, la quantité de poussière qui peut se déposer en deux ans. On se rend compte de pas mal de choses, avec le recul. On comprend mieux. On s'en veut aussi. Mais c'est loin, c'est vieux, donc ce n'est pas si important. Et puis on s'extirpe du tourbillon nostalgique, on regarde ce qu'on est devenus et on se surprend à ne pas en revenir. Au-dela même de ce que j'espérais, deux amis, tout simplement.
Ces souvenirs d'une histoire morte m'ont rendu le sourire.

Be my Clyde Barrow...


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