Nostalgie Anticipée.

Lundi 24 mai 2010 à 22:09

Quand on a envie de poésie, on enfile des perles en écoutant Gainsbourg.
J'ai des milliards d'idées dans la tete, et des mains si malhabiles que je suis incapable de les faire passer dans la réalité. Les images sont parfaites pourtant, la création claire, nette, définie. Mais virtuelle, définitivement virtuelle. J'ai des mains en carton, des doigts de sorcière. Et les images prisonnières à l'intérieur, coincées, vouées à l'agonie. Inévitablement finissent par mourir, rejoignent les projets délaissés dans le vrac des douces utopies.

A vous voir, je me sens tellement, tellement, tellement seule.
La giboulée de sentiments coule le long de mes joues. Débordements lacrymaux subsidiaires. Réguliers. Habituels. Quotidiens, en fait.
Non, je ne suis pas la. Je ne suis plus la.
Il n'y a rien à en dire, rien a y faire. On ne comble pas le néant avec des mots, alors tais-toi, et va dormir.

En fait, si je n'avais pas cette foutue tendance à m'auto-détruire le moral, tout irait bien.

L'incapable névrosée.


Dimanche 23 mai 2010 à 20:38

Quand le soleil se fait aussi écrasant, il me donne des envies de festival.
C'est en cette saison qu'il fait bon dormir dans l'herbe et écouter du jazz. C'est en cette saison  que l'on devrait s'étendre dans l'herbe avec une copine, et passer des apres midi entieres a parler de riens, à manger et chouquettes et jouer au Jungle Speed. C'est en cette saison que j'aime m'allonger dans l'herbe à trois heures du matin et regarder la Lune disparaitre derriere le mur de briques, que j'aime monter des projets fous et essayer de peindre, que j'aime me balader à Paris avec mon appareil et dessiner les contrebassistes sur la place des Vosges. C'est en cette saison que j'aime trier, organiser, lister, et puis me lever le matin et mettre de la musique, prendre un café et mettre de la musique, et même réviser et mettre de la musique.
Alors c'est parti pour la playlist "j'ai chaud !", celle des jours transat & bière. C'est ici sur deezer (au cas ou le player déconnerait) bien qu'encore incomplet (et tres hétéroclite, je vous préviens).
[Au final ca un peu muté en "chansons qui me donne envie de sauter partout dans la rue / chansons que je pourrais écouter en boucle". Mais c'est pas grave.]
Faites danser vos doigts d'pied.




Dimanche 23 mai 2010 à 0:33


http://bidula.cowblog.fr/images/DSC07358.jpg

Au détour des rues.


Mais je vous aime tant, bordel !

Dimanche 23 mai 2010 à 0:27

J'avais fait des promesses que j'ai peur de n'avoir pas su tenir.
Car j'aurais beau dire, on s'habitue aux silences, on s'habitue à écouter plutot que dire, on s'habitue aux encouragements qui se voudraient plus forts, moins dérisoires. On s'habitue à n'etre qu'une ombre, à s'efforcer d'etre "celle dont il a besoin", disponible, optimiste, confiante. Pas encore assez peut etre. Non, je ne t'ai pas assez soutenu. Non, pas autant que je l'aurai voulu. J'aurais voulu etre celle qui t'aurait rendu ton courage dans les jours de "je ne l'aurais jamais", le sourire qui t'aurais remotivé, la voix qui t'aurait changé les idées, ta porte vers l'ailleurs, ta béquille. Je me suis efforcée de soutenir les silences. Parce que j'avais promis. Oui, mais. Il y a cette vague indifférence, ce quelque chose de fané, ce truc en moins, le petit battement de coeur qui n'est plus. La force de l'habitude ancrée trop profondément, qui empoisonne la pluie des sentiments. Ou alors peut etre n'est-ce que l'embryon d'une impression. Le début de la plus belle des suites à la plus forte des histoires.
Ou alors je suis juste paranoïaque.

Dimanche 23 mai 2010 à 0:10

La certitude de la présence. Cette boule de chaleur, ce sourire permanent mais inconscient, un bonheur sourd et diffus, celui de te savoir pres, celui de te savoir la. Meme si tu ne l'es pas vraiment physiquement, ici, la, maintenant ; la seule possibilité de ta présence te rapproche déja un peu plus. Savoir qu'il me suffirait de trente minutes de vélo pour te trouver chez toi, c'est comme si tu étais un peu là. Savoir qu'il me suffirait de déverser n'importe quelle douleur dans le creux de ton oreille, n'importe quand, à n'importe quelle heure, et c'est comme si cette douleur était plus douce soudain.
On irait arpenter Paris dans ses moindres recoins, longer la Seine, on prendrait le métro, on porterait des chapeaux. Et puis on rentrerait chez nous, on mettrait Pink Floyd et on se ferait un thé à la menthe. Tu passerais la main dans mes cheveux et on s'endormirait comme ca. Ensemble. On se raconterait de ces souvenirs que l'on connait par coeur, juste pour le plaisir de se les entendre dire. On se redirait qu'on s'aime grand comme ca, peut-etre. Et puis on se réveillerait le lendemain matin, pour se faire de nouveau aspirer par la vie, par la foule dans le métro, par la distance et par la fatigue. Fourchette rouge, fourchette noire.
Car je vois venir ces soirs sombres, pliée sur un téléphone dans un coin de l'appartement, cette déchirure de l'absence, te savoir loin, avoir envie, terriblement envie de te voir, te toucher, te prendre dans mes bras, ne serais-ce qu'une minute, soixante secondes, et je sentirait presque le poids écrasant de cette impuissance, la distance accablante. Te savoir la bas penser à moi qui pense a toi, et les souvenirs qui afflueront, et la boule dans la gorge, et l'envie d'hurler son impuissance aux rues passives de Paris endormie. Et j'ai peur, peur. Peur.

J'aurais voulu t'avoir saisi plus tot. J'aurais voulu n'avoir vraiment rien à regretter.
S'il te plait.
Ne pars pas.

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